Le mal de l'air chez soi: les différentes pollutions intérieures
Tout le monde parle de la
qualité de l'air mais peu de gens mesurent à quel point elle est surtout
problématique à l'intérieur, chez nous, dans nos logements! La plupart de
nos habitations sont en effet bien plus pollués que l'air extérieur, y
compris de nos villes! En cause, les désodorisants chimiques
d'intérieur, les produits chimiques ménagers, les meubles en agglomérés, les
revêtements de sol, les peintures chimiques, les parfums synthétiques ou
encore le chauffage au bois. Au nom du confort, de la facilité et du moindre
coût, nous polluons notre bien le plus précieux. Découvrez les multiples
sources de pollutions intérieures avec Air-pur.ch du Centre Oasis à Genève!
LE MAL DE L'AIR CHEZ SOI: LES POLLUTIONS DES LOGEMENTS
« Trois logements sur quatre pollués par des substances chimiques! »
(Magazine Que Choisir, 2002)
Selon l'OMS, plus de la moitié des 7 millions de morts prématurés du fait de
la mauvaise qualité de l'air sont dus à la pollution intérieure,
essentiellement liée à la cuisine sur des réchauds à charbon, à bois ou à
combustibles de la biomasse. Il s'agit donc essentiellement de décès dans
des pays en voies de développement.
Autre pollution intérieure beaucoup plus insidieuse et qui concerne pour le
coup surtout les pays développés: les COV ou Composés Organiques Volatiles
que l'on retrouve dans quasiment tous les produits chimiques d'entretien ou
de rénovation. Peintures, colles, solvants, insecticides, parfum
d'intérieur, produits de nettoyages, meubles agglomérés, moquettes...
émettent tous des COV potentiellement cancérigènes, sources de difficultés
respiratoires, de maladies de la peau et/ou de problèmes de reproduction.
Selon une statistique de 2006, on retrouverait une moyenne de 500 COV par
habitation!
Comme le souligne Diane Di Nota en introduction de son livre La pollution de
l'air intérieur, "La pollution intérieure est 9 à 10 fois supérieure à la
pollution extérieure. Nous respirons près de 20 000 litres d'air par jour. A
chaque respiration nous sommes en contact avec 6 000 particules
potentiellement contaminantes ou allergisantes."
Ce type de pollution affecte surtout les personnes les plus fragiles
(enfants, femmes enceintes, personnes âgées) mais l'accumulation créée une
situation pathogène latente et un mal-être généralisé.
Dès 2002, le magazine Que Choisir alertait ainsi les Français: « Trois
logements sur quatre pollués par des substances chimiques! » Selon une étude
de Greenpeace, chaque gramme de poussière contiendrait en moyenne un
milligramme d’un cocktail de molécules de plus de cinq familles chimiques...
« Entre douze et quinze heures par jour, nous respirons un air bien plus
pollué que celui de nos rues. Et ça se passe chez nous, à la maison ! […]
Dans un logement sur deux, le taux de poussières fines (venues entre autres
des sols plastique) est supérieur au maximum acceptable pour l’air
extérieur. […] Les fabricants de meubles […] pourraient être obligés
d’afficher les niveaux d’émission de leurs bois contreplaqués et agglomérés.
» précisait le magazine Capital de Février 2007.
On attend toujours une quelconque indication... Ce qui est indiqué, par
contre, sur les étiquettes des désodorisants d'intérieur laisse pantois: «
Bien ventiler après usage ». En langage clair: vous utilisez ces produits à
vos risques et périls et, si vous n'aérez pas votre pièce correctement, vous
risquez de vous intoxiquer!
En décembre 2004, le magazine "Que Choisir" faisait analyser 35
désodorisants d'intérieur. Le journal "Matin" du 24 novembre 2004 relate les
conclusions des tests : "DANGER La plupart des produits censés purifier
l'air dégagent des substances cancérigènes et allergènes. Les produits
naturels comme l'encens posent le même problème" C'est le cas également des
bougies et du papier d'Arménie...
"Tous ces produits mettent la santé des familles en danger" dénonce Que
Choisir. "Les désodorants d'intérieur promettent de purifier l'air de nos
logements. Ce n'est qu'une illusion!"
En 2006, une étude portant sur 4'200 personnes de 10 pays démontrait, après
un suivi de 9 ans, que le risque d'asthme augmentait avec l'utilisation des
produits ménagers, au premier rang desquels les désodorants d'atmosphère:
"Le risque d'asthme est de 40% supérieur pour les personnes qui les
utilisent une à trois fois par semaine" précisait l'auteur.
Rebelote avec de nouveaux tests en septembre 2008 et toujours des titres
sans ambiguïté: "Parfums toxiques" ou "Oubliez-les!" : "Si les industriels
ont progressé depuis nos précédentes analyses, il reste beaucoup à faire
pour que les désodorisants deviennent des produits recommandables [...]
Notre conclusion demeure identique: éliminez les désodorisants d'intérieur.
C'est la meilleure façon de respirer un air sain chez soi. Les fabricants le
savent puisqu'ils donnent des conseils surréalistes. Les mentions « Bien
ventiler après usage », « Ne pas respirer les aérosols » , « Utiliser
seulement dans des zones bien ventilées » , figurent sur de nombreux
emballages."
"Ne vous fiez pas aux publicités alléchantes: tous les désodorisants testés,
ou presque, contiennent des substances nocives pour la santé."
Ainsi, une étude de l'Environmental Health de juillet 2010 concluait que les
femmes qui utilisent le plus de produits d’entretien chimiques et notamment
les désodorisants avaient un risque deux fois plus élevé de développer un
cancer du sein...
Vous passez comme tout le monde de 80 à 90% de notre temps à l'intérieur et
souhaitez savoir à quel point l'air que vous respirez est impacté ? Le site
Mescoursespourlaplanete propose un quiz très bien fait qui met en évidence
les différentes sources de pollution, y compris électromagnétiques, pièce
par pièce:
les animaux domestiques, notamment s'ils sont traités avec des antipuces
chimiques (le pire étant alors les vaporisateurs)
l'humidité permettant le développement de moisissures susceptibles
d'augmenter la sensibilité aux rhinites, trachéites et bronchites et
d'augmenter la gravité des crises d'asthme.
les insecticides et les produits ménagers
le manque de ventilation, notamment dans le sous-sol, la cuisine ou la salle
de bain.
l'usage et l'entreposage des produits chimiques "agressifs" (nettoyant
surpuissant, anticalcaire, peinture, solvants,...)
la situation du garage par rapport à la maison (un moteur sous une maison
est toujours problématique)
la situation et l'état des appareils de chauffage à combustion (chaudière,
poêle,...)
la localisation de l'habitation dans une zone à risques pour le radon
(roches riches en uranium), conduisant à des cancers des poumons.
le traitement (chimique ou non) de vos plantes intérieures
la présence d'un humidificateur qui pourra alors véhiculer la poussière et
les moisissures
la qualité de vos meubles: bois massif ou meubles en aggloméré, émetteurs de
formaldéhyde cancérigène.
la présence de moquette ou tapis, souvent traités chimiquement et
susceptibles d'attirer les polluants et de les disperser ensuite via
l'aspirateur.
les revêtements de sol, notamment en PVC bourrés de phtalates toxiques
La fumée de cigarette ?
De loin le polluant intérieur le plus dangereux. Une seule cigarette
relargue en effet 5 milliards de particules et 5 000 composants chimiques,
tous nocifs dont:
50 ml de monoxyde de carbone
de l'oxyde d'azote et de l'ozone
de la nicotine, pesticide toxique sans odeur
du formaldéhyde cancérigène
du polonium 210 hautement radioactif et cancérigène
des particules très fines qui s'incrusteront au coeur du poumon
Selon la pharmacienne Diane Di Nota, "Les substances irritantes sont 10 à 20
fois plus concentrées dans la fumée exhalée que dans celle inhalée. D'où les
risques significatifs de cancer pour le fumeur passif [...] Fumer en ouvrant
les fenêtres est un geste illusoire, la nicotine présente dans la fumée de
cigarette imprègne tous les éléments de la pièce (murs, tapis, rideaux,
meubles...) pour former avec l'atmosphère de celle-ci des substances
cancérigènes, les nitrosamines, qui vont être réémises en continu pendant
des mois, selon l'imprégnation".
Arrêter de fumer ? Voir les séance d'hypnose ou l'acupuncture en quelques
séances seulement...
les travaux récents, notamment de peinture
le laps de temps écoulé depuis l'achat des meubles, la pose des revêtements
ou les travaux de peinture, les substances chimiques se libérant surtout
lors des premiers mois.
la présence d'une cheminée à foyer ouvert, libératrice de particules et de
monoxyde de carbone
l'entreposage de bois de chauffage à l'intérieur, source de contaminants
biologiques (pollen, moisissures,...)
l'usage d'encens, de désodorisants ou de bougies parfumées, tous
problématiques!
la fréquence de nettoyage de la poussière, généralement chargée de
nombreuses substances chimiques
les odeurs persistantes de la cuisine, son humidité et ses éventuelles
moisissures
l'âge et l'état du four à micro-ondes, susceptible de fuite d'ondes (en plus
de la déstructuration des aliments)
les plaques à induction, forts émetteurs de champs magnétiques
un matelas en mousse jaune, signe de polyuréthane irritant, de retardateurs
de flamme toxiques pour le système respiratoire ou nerveux.
l'âge du matelas, susceptible d'héberger de plus en plus d'acariens
responsables d'allergies respiratoires, de rhinites, conjonctivites et d'une
aggravation des crises d'asthme.
l'usage et la qualité (bio ou chimique) des produits d'hygiène et de beauté:
laques cheveux, parfums, déodorants, dissolvant pour vernis à ongles,...
(voir notre site www.beautebio.ch)
une mise à la terre aux normes réalisée par un professionnel
les ampoules fluocompactes, fausses "bonne-idée" puisque génératrices
d'ondes électro-magnétiques et renfermant du mercure (très problématique en
cas de casse)
les produits chimiques d'entretien du jardin dont des traces seront
potentiellement rapportés à l'intérieur (vêtements, animaux domestiques,
courant d'air,...)
Côté ondes électromagnétiques, la présence d'appareillage électriques
(radio-réveil, rallonge électrique, radiateur,...), à moins de 50cm d'un
lit, sans parler du babyphone, le téléviseur insuffisamment éloigné de la
cloison de la chambre, le sommier articulé à moteur électrique, la présence
ou non de téléphone sans fil DECT et/ou de Wi-Fi, notamment durant la nuit
ou encore les téléphones mobiles dont la réception sera plus difficile à
l'intérieur, d'où une surcharge d'ondes électromagnétiques (sur toutes ces
questions, voir notre site www.protection-ondes.ch )
Voilà donc beaucoup de choses à surveiller ! Dans cette liste à la Prévert
est oubliée la présence ou non dans le bâtiment d'amiante aux fibres
cancérigènes, certes interdit (en France depuis 1997 avec prêt d'un siècle
de retard sur les premières alertes de 1906, en Suisse en 1990, voir
Wikipedia) mais toujours présent dans nombre de bureaux et bâtiments
publics...
Cette pollution est d'autant plus insidieuse que personne n'est capable de
mesurer les effets cumulatifs, l'effet cocktail, de ces différentes
pollutions... Les scientifiques sont en effet incapables de mesurer les
interactions au-delà de trois molécules... Ainsi, nous savons que le tabac
multiplie les risques de cancer par 10, l'amiante par 5 et les deux cumulés
par 50 mais nous ne savons pas le risque encouru pour ceux qui
désodoriseraient en plus leur intérieur avec des produits chimiques... "Il a
pu être établi qu'à partir de produits d'entretien et d'un désodorisant
d'ambiance, on obtient un produit toxique pour les poumons qui persiste même
après une complète ventilation. Les interactions possibles sont sans limite
dans le temps" précise Diane Di Nota dans son livre. Tout ce que nous
constatons est une explosion des cancers (notamment de 1 à 2% par an chez
les enfants) depuis une trentaine d'année...
On limitera toutefois grandement les risques en limitant au maximum les
produits chimiques et en veillant à une bonne aération de ses pièces. Pour
nos autres conseils, voir la section "Solutions"
Et dans les bureaux ?
Eh bien dans les bureaux c'est généralement encore pire, dans le sens où il
y est généralement difficile d'aérer correctement.
S'y ajoutent une concentration de personnes (susceptible d'apporter ses
pollutions: déodorisants, parfums, vêtements,...), de mobilier (rarement en
bois massif) et d'équipements (écrans, photocopieuses, imprimantes,...)
dégageant COV, formaldéhydes et autre ozone, sans parler des ondes
électromagnétiques.
Cerise sur le gâteau empoisonné, la climatisation qui fera chuter le taux de
ions négatifs bénéfiques à zéro!
Et l'on s'étonne ensuite que les salariés soient stressés...
Les enfants sont - du fait de leur masse corporelle réduite et de leur
système immunitaire en formation - les premières victimes de la pollution
intérieure. En 2006, des études de l'OMS montraient que 26% des maladies
étaient dues à des expositions environnementales qui auraient pu être
évitées. Un tiers de ces maladies touchaient des enfants de moins de 5 ans.
Tout parent ayant des enfants en crèche sait que le jeu préféré des bambins
est de se refiler leurs pathologies. Je mets mon enfant en crèche le lundi,
je le récupère malade le mardi et je le soigne le reste de la semaine tout
en continuant à payer la crèche… C'est à peine exagéré: entre le manque
d’aération, les radiateurs radiants asséchant, l’interdiction d’humidifier
ou de purifier et les produits d’entretiens chimiques, le bien-être des
microbes est souvent garanti et le jeu se renouvelle alors sans cesse.
Ajoutons-y pour faire bonne mesure une nutrition rarement biologique – et
dans le pire des cas encore réchauffée au micro-ondes – une eau «
potablement polluée » et l’absence de protection contre les ondes
électromagnétiques. Saupoudrons le tout d’un système immunitaire affaibli et
d’adultes stressés par les horaires et autres pénalités de retard et voilà
la crèche dans le palmarès – avec les hôpitaux et les salles d’attentes –
des lieux les plus pathogènes qui soient !
Sources (d'information):
Wikipedia
http://www.mtaterre.fr/
http://www.mescoursespourlaplanete.com/mon-air-interieur/
Diane Di Nota, La pollution de l'air intérieur, Le courrier du Livre, 2012
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