Antoine Larousso

L A   M A I S O N   D U
B I E N -
 Ê T R E

Une question de bon sens...


C’est au travers de nos sens que nous percevons le monde. Il est donc logique qu’ils occupent une place centrale dans la définition du bien-être.
Ne dit-on pas que l’on se sent bien ? Il est ainsi possible de voir, d’entendre, de goûter, de toucher ou d’humer le bien-être à volonté, sans oublier notre sixième sens, l’intuition, qui nous aide à distinguer le vrai du faux sans avoir besoin de recourir à un raisonnement trop pesant. Pas de doute : la vie retrouve instantanément des couleurs et de la légèreté lorsque nous nous plaçons consciemment dans l’optique des sens… Evidemment, il peut sembler paradoxal de prôner un éveil des sens dans une société qui les stimule en permanence : 20 mégabits d’informations (l’équivalent de deux minutes de vidéo) bombardent notre cerveau chaque seconde ! Nous ne sommes toutefois capables d’en percevoir que 1% environ : une sélection plus ou moins consciente s’opère et participe à la « personnalisation » de notre univers. Dès lors, n’aurions-nous pas intérêt à nous mettre au tri sélectif afin d’améliorer notre « vision » du monde ?

Extraits de l'Autre Choix
de Benoît Saint Girons
 


Le caractère artificiel de la civilisation moderne n’incite pas nécessairement non plus à développer ses sens : un pince nez et des bouchons d’oreilles paraissent même parfois plus adéquats... Mais, de même que le roseau plie mais ne rompt pas lors de la tempête, la souplesse acquise par
une gymnastique des sens permettra justement de mieux supporter les agressions sensorielles de l’environnement.

Si un enfant se fait mal, demandez-lui donc de regarder en l’air : « Oh, regarde ! » Son attention est détournée et il en oublie aussitôt sa douleur. Si vous transpirez essayez de vous concentrer sur la caresse du vent sur votre corps. Lors d’une situation stressante, portez votre attention sur le contact de vos pieds au sol. Quelques soient les circonstances,
changer de perception ou de perspective
sensorielle est le meilleur moyen pour changer de sentiments.
 

Parler de
la vie des sens plutôt que du sens de la vie peut enfin sembler bien superficiel dans une société qui prône déjà et en permanence, via la consommation notamment, une jouissance absolue et immédiate. Un homme sensible ou sensitive ne serait-il pas aussi douillet et émotif ? Un homme sensuel ne serait-il pas souvent dépravé ? De nombreuses spiritualités incitent ainsi à se méfier des sens, à limiter ses désirs et à pratiquer une forme d’ascèse.

Pourtant, « qu’allons-nous faire de vous, si vous perdez une de vos plus précieuses qualités, votre bon appétit ! » répondit un jour la maîtresse des novices à
Sœur Emmanuelle. Celle-ci, des années plus tard, s’interroge : « Être homme, n’est-ce pas entrer dans la convivialité de ce qui touche à la fois le corps et l’âme ? » Jésus lui-même n’avait-il pas été accusé d’être « un ivrogne et un glouton » (Luc 7, 34) C’est également l’avis de Saint Augustin : « Apprends à danser, sinon les anges, au ciel, ne sauront que faire de toi », de Thérèse d’Avila : « Quand on jeûne, on jeûne et quand on mange une perdrix, on mange de la perdrix » ou du moine bénédictin Anselm Grün : « Pour celui qui ne peut plus rien apprécier, l’ascèse n’a aucun sens. »

Le bien-être sensoriel ne saurait donc être contradictoire avec un développement spirituel et une forme de sagesse.
Accepter sa nature et apprécier sa vie sont des voies tout aussi recommandables que de maîtriser ses pulsions ou de réguler ses désirs. Tout sera finalement question de tempérance : si l’homme qui baigne dans la volupté devient rapidement amorphe, celui qui prend le temps d’un bain aux huiles essentielles, s’éveille à d’autres sensations et à une autre qualité de vie.

Au final, il conviendra ainsi moins de doper ses sens que de les respecter et de les rendre
plus flexibles afin de développer une présence accrue à la vie et au monde, d’abaisser sa sensibilité aux plus petits plaisirs, d’arriver à jouir et à se réjouir de la moindre des stimulations. « Celui qui ne sait pas se contenter de peu sera content de rien » disait Epicure...
 
 

 


Pour une vie pleine de sens…


Vous êtes stressé ? Alors essayez le bain aux huiles essentielles :
la balnéothérapie est un remède à l’anxiété connu depuis des millénaires ! Les Egyptiens et les Romains connaissaient déjà les vertus de certaines plantes et ils les rajoutaient à leur eau pour se stimuler ou se détendre.

De bonnes actions et un bain chaud constituent le meilleur remède possible face à la dépression. Thomas d’Aquin vantait déjà l’effet bénéfique des bains chauds. Le grand théologien le conseillait à ses interlocuteurs dépressifs. Ce conseil recèle une sagesse ancestrale : le bain renvoie au ventre maternel. (Anselm Grün, L’art de vivre en harmonie)

Sous l'effet conjugué de l'eau et de la chaleur (entre 36 et 38°C), les huiles essentielles se diffusent rapidement, pénètrent la peau dilatée et transmettent leurs vertus revitalisantes, apaisantes et régénérantes à tout l'organisme. On respire aussi avec plaisir les vapeurs qui se dégagent du bain. Rajoutez quelques bougies et une musique douce et vous obtenez
une expérience sensorielle presque globale
(ne mangez pas le savon, svp)
 


Autre chose ? Et bien
la cuisine par exemple : la vraie cuisine, à base d’aliments frais, de recettes plus ou moins expérimentales et de temps pour faire amoureusement les choses. Entre les achats des ingrédients au marché et la dernière touche d’aromates, tous les sens auront été mis à contribution. Considérez simplement le plaisir de pétrir de la pâte à gateau à pleines mains : n’est-ce pas là l’une des expérience les plus voluptueuse qui soit ? Prendre le temps de cuisiner, ne serait-ce qu’une fois par semaine, vous aidera à réapprivoiser vos sens…

Le temps du thé sera aussi l’occasion d’un apaisement. Au Japon, le cha no yu, la cérémonie du thé, est une pratique extrêmement codifiée qui exige un haut degré de concentration et de méditation. En Chine, le gong fu cha – littéralement le temps du thé – est nettement moins rigoriste et donc plus accessible aux amateurs.35* Préparer un gong fu cha, c’est accéder à un univers sensoriel unique et en constant renouvellement, bien loin du sachet de thé industriel jeté dans l’eau bouillante… Vous n’avez pas trop de temps ? Optez alors pour la préparation en zhong : cette petite tasse en porcelaine fait office à la fois de théière, de tasse à sentir et de tasse à déguster et permet d’apprécier les thés naturellement très aromatiques... [...]

La nature, enfin, offre évidemment un dépaysement sensoriel complet. S’isoler dans la nature est l’une des meilleures stratégies pour s’aérer les idées et trouver des solutions à ses problèmes. Le jardinage sera quant à lui l’équivalent sensoriel de la cuisine. S’agenouiller et mettre les mains dans la terre afin d’y planter une graine aidera à retrouver sa juste place au sein de la nature : « En touchant la terre, on se reconnecte à un milieu vivant, qui capte les énergies négatives et nous surprend en permanence… C’est magique ! » témoigne Anne Ribes, une ancienne infirmière, reconvertie dans le jardinage thérapeutique.
 

 

 


Une vie plus intuitive…

Les études du Dr. Richard Wiseman suggèrent « un lien important entre la chance et l’intuition. Pour prendre des décisions importantes, bien davantage de chanceux que de malchanceux font appel à leur intuition ». Pourquoi donc ? Et bien probablement parce que les chanceux font davantage confiance à la vie que les autres. De là à dire que l’intuition rend chanceux, il n’y a qu’un pas… mais nous ne le franchirons pas (tout à fait).

Lorsque j’analyse mon passé, je constate bel et bien l’intérêt d’avoir suivi nombre de mes intuitions, ainsi que les erreurs, parfois, de ne pas en avoir suivi d’autres. Mais il y aussi des cas où mon intuition m’a joué des tours : lorsque je me suis aventuré en bourse, lorsque j’ai décidé d’acheter tel ou tel article, lorsque je croyais pouvoir faire confiance à tel individu…
La première impression est loin d’être toujours la bonne !

 

Ce que nous croyons être une intuition repose en effet souvent sur une expérience passée, oubliée mais conservée dans l’inconscient : j’achète ce produit parce que la publicité que j’ai vue me donne l’impression de le connaître ; je me méfie de ce personnage parce qu’il ressemble à quelqu’un qui m’a fait autrefois du tort ; j’ai une idée parce que j’ai lu un article sur le sujet… Ce que nous pensons être une intuition n’est
parfois qu’un conditionnement, une réaction à un lointain préjugé ou le résultat logique d’un enchaînement d’idées.

Lors de décisions importantes à prendre, l’intuition ne devrait donc jamais prendre le pas sur le raisonnement. Par contre, il serait sage de lui laisser le rôle d’arbitre : par écrit, pesez consciemment le pour et le contre, faites le total et observez vos sentiments à ce verdict. Vous êtes déçu ? Cela signifie sans doute que c’est l’autre solution que vous devriez faire… Laissez la nuit vous porter conseil et réexaminez votre exercice le lendemain. Vous hésitez toujours ? Alors recherchez une solution intermédiaire ou suivez votre intuition : cette décision sera forcément la bonne puisque ce sera alors bien la vôtre ! Quant à la vie ou aux décisions courantes, nous aurions effectivement tous intérêts à faire davantage confiance à nos intuitions ou impulsions, à nous ouvrir davantage à notre petite voix intérieure [...] Raisonnez un peu moins, ressentez un peu plus : le bien-être appréciera !
 

 

 

 


La Maison du Bien-Être
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