La malbouffe industrielle: les suggestions et pièges du
marketing!
Les industriels sont spécialisés dans les vessies qui se
font passer pour des lanternes, marketing, packaging et allégations
fantaisistes à l'appui. Découvrez avec Nutriwell les différentes suggestions
de l'agro-alimentaire et pourquoi il est urgent de dépasser les
manipulations. Les photos du site Pundo sont par exemple éloquentes: il y a
loin entre la photo sur l'emballage et le résultat dans l'assiette!
Suggestions de la nouveauté, des vertus santé ou bien-être, sans oublier la
suggestion d'expertise, les experts étant rarement aussi indépendants ou
compétents que ce qu'ils affirment... à l'exemple d'une fumeuse
nutritionniste.
La malbouffe industrielle
Non, tous les aliments ne sont pas sains et tous les additifs chimiques sont
problématiques. Arriver à dépasser les manipulations du marketing est
la première étape sur le chemin de la liberté nutritionnelle...
Les suggestions - pièges du marketing
Nous avons tous remarqué qu'il y avait une différence notable entre la
présentation officielle du produit et ce que l'on retrouvait dans son
assiette…
Les industriels ont l’obligation de faire figurer sous leurs photos la
mention « suggestion de présentation » mais certains en usent et en abusent…
De la présentation proprement dite c’est-à-dire de tout ce qui illumine et
décore l’assiette, nous sommes en effet insidieusement passés à la
préparation elle-même, qui ne devrait pourtant pas porter à confusion sous
peine de « publicité mensongère ».
Un petit schéma valant un long discours, le site allemand Pundo a eu la
bonne idée de photographier le packaging, la photo « officielle » et le
résultat « réel » dans l’assiette. La différence saute aux yeux. Présentée
avec plein de petits légumes sur le packaging, le riz se retrouve ainsi
privé de tout… sauf d’un petit pois. Pas de doute : les industriels nous
prennent vraiment pour des légumes !
Dans le film "Chute libre", Michael Douglas oblige un manager de fast-food –
sous la menace d'un flingue – à reconnaître les différences entre le
hamburger servi et les photos au-dessus des caisses… mais les non-violents
feraient mieux de traiter le problème à la source et d’éviter le plus
possible la basse-cour industrielle. Pour ne pas tomber dans le panneau
publicitaire, le mieux est encore de ne pas trop s’approcher !
Mais il n’y a pas que le travail sous Photoshop qui permet de rouler le
consommateur dans la farine raffinée et l’on retrouve la « suggestion de
présentation » sous divers autres travers :
La suggestion de la nouveauté
« De nombreux clients se font piéger et n’hésitent pas à payer deux fois
plus cher un simple produit de base uniquement en raison de son emballage.
Au pays de la grande distribution, l’habit ferait-il le moine ? »
s’interroge Florence Humbert du magazine Que Choisir. (Février 2005, p. 48)
Les nouveautés n’ont souvent de nouveauté que le nom. « L’innovation
marketing mineure» est en effet la meilleure technique pour augmenter les
prix sans trop mécontenter les consommateurs: un nouveau packaging, une
campagne de pub bien ficelée et la disparition des anciens produits
laisseront peu de choix aux fidèles clients et en attireront peut-être de
nouveaux.
La suggestion des vertus écologiques du produit
« Et toutes ces pages de pub sont peinturlurées en vert, vert pomme, vert
gazon, vert de l’espoir : le vert est devenu la couleur préférée du Medef,
des multinationales et du CAC 40. Ils ont gagné du fric en polluant (et en
réchauffant), ils vont gagner le double en dépolluant (et en réchauffant un
peu moins) ! » note Jean-Luc Porquet dans Le Canard enchaîné (4 juillet
2007)
Le vert serait-il dans le fruit ? C’est le pesticide RoundUp qui s’affiche
autodégradable (la firme Monsanto à bien été condamnée pour « publicité
mensongère » mais à 15 000 euros d’amende seulement! Une suggestion de
présentation de la justice ?) C’est le « moteur qui respire » du 4x4 Ranger
Rover… Ce sont toutes les entreprises les plus polluantes qui s’achètent une
virginité en parrainant les associations écologiques… Voir sur ce sujet le
petit conte écologique De l'air!
La suggestion des vertus santé du produit
« L’effet le plus avéré de ces produits est un allègement… du porte-monnaie
des consommateurs. Selon les spécialistes du secteur, un alicament est en
effet vendu en moyenne 50 à 100% plus cher que le produit standard
équivalent. Parfois, c’est carrément le triple du prix normal, sans que
cette inflation soit justifiée par le coût des ingrédients utilisés. La
facture est d’autant plus salée qu’il faut, dans la plupart des cas,
consommer ces produits régulièrement pour ressentir l’effet promis. Prenez
Essensis, le yaourt lancé il y a un an par Danone. […] Pour que ce soit
efficace, le géant des produits laitiers préconise de manger deux de ses
petits pots roses par jour. Soit une facture d’environ 35 euros par mois. »
(Cédric Pietralunga, Capital, Avril 2008, p.67)
Alicaments à part, les consomm’acteurs les plus avertis connaissent les
saloperies chimiques dont sont richement dotées la plupart des préparations
industrielles : exhausteurs de goûts, aromes, conservateurs, édulcorants,
graisse hydrogénée, sucre raffiné,… (voir les différentes rubriques de cette
section!) Lorsque que « l’être » est aussi nauséabond, on comprend qu’il
soit opportun de mettre l’accent sur le « paraître » !
La suggestion « bien-être » du produit
Le système n’a aucun intérêt au bien-être des individus car le malheur est
un fonds de commerce autrement plus rentable : la pauvreté nous pousse à
idéaliser l’argent, le cholestérol à multiplier les régimes, les rides à
fantasmer sur les cosmétiques (ou maintenant les yaourt !), la maladie à
abuser des pilules, le besoin d’intégration à suivre la mode, les
frustrations à nous engraisser…
Mais le système avancera le plus souvent masqué et il ira même jusqu’à
organiser des salons sur la santé et le bien-être à la gloire des
industriels. Cela ne coûte rien de promettre le bonheur et les frustrations
qui en découlent rapporteront beaucoup. Les promesses n’engagent finalement
que ceux qui dépensent…
« Je suis publicitaire : eh oui, je pollue l’univers. Je suis le type qui
vous vend de la merde. Qui vous fait rêver de ces choses que vous n’aurez
jamais. Ciel toujours bleu, nanas jamais moches, un bonheur parfait,
retouché sur Photoshop […] Dans ma profession, personne ne souhaite votre
bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas. » commente Frédéric
Beigbeder dans son livre 99 francs…
C’est en effet le rôle de la publicité que de transformer le crapaud en
prince charmant : un produit banal devient une innovation extraordinaire et
extrêmement sexy qu’il me faut absolument acquérir ou déguster sous peine de
passer pour un has-been coincé du portefeuille. Et si je fais mine de
résister, la pression de mes enfants saura vite me convaincre…
Dans une enquête publiée fin 2006, le BVP jugeait 4 pubs sur 10 de nature
trompeuse et susceptible d’induire le consommateur en erreur. Serait-ce la
raison pour laquelle le nombre de « publiphobes » dépasserait désormais
celui des « publiphiles » ou que 50% des français estimeraient que la
publicité est dangereuse ? Et l’Alliance pour la planète de s’interroger : «
Que fait le BVP ? », rappelant au passage que ce « Bureau » est une
association loi 1901 regroupant… des publicitaires !
Peut-on attendre quoi que ce soit d’une profession dont l’objectif est de «
toucher le temps de cerveau disponible » afin de vendre toujours plus de
produits ? Si le produit était vraiment bon, aurait-il besoin du matraquage
publicitaire ? Que la publicité fasse ou non rêvée et qu’elle soit plus ou
moins créative, sa fonction première reste la manipulation de nos neurones
de manière à obtenir une réaction d’achat. Perdu devant les 40 000 à 130 000
références d’un hypermarché, que vais-je être incité à choisir en effet
sinon le produit « vu à la TV » ? Trop de choix tue le choix !
Enfin, last but not least, la suggestion d’expertise!
Quand une nutritionniste recommande l’aspartame au motif que le produit est
« très festifs, mais acalorique », ou conseille la crème fraîche sur l’huile
d’olive, on peut légitimement s’interroger sur sa formation. Lorsque l’on
apprend qu’elle est responsable d’une société de nutrimarketing et
nutritionniste conseil d’un groupe industriel, on peut s’interroger sur son
indépendance voire son éthique… Voilà une vérite qui… démange !
Lorsque Léon Guéguen, Directeur de Recherches honoraire de l’Inra, ancien
directeur du Laboratoire de nutrition et sécurité alimentaire du Centre de
recherches de Jouy-en-Josas, membre de l’Académie d’agriculture de France et
rapporteur à l’Afssa (ouf !), écrit un article pour dire que l’agriculture
biologique n’est pas durable et que les aliments bio ne sont pas meilleurs
pour la santé (voire sont plus dangereux !), on peut s’interroger sur son
dogmatisme.
Les experts ont toujours été utilisés pour semer le doute chez les
consommateurs. Comme le notait Al Gore dans son film "Une Vérité qui
dérange", « Sur 928 publications dans des revues scientifiques, le désaccord
[sur le réchauffement] était de 0%. Une autre étude sur les médias
populaires a retenu un échantillon de 636 articles. Plus de la moitié (53%)
disaient "C'est peut-être un problème mais peut-être pas."Pas étonnant que
la confusion règne dans les esprits. » Et de citer Upton Sinclair : «
Difficile pour un homme de comprendre une chose si son salaire dépend de ce
qu'il ne la comprenne pas. »
D’où peut-être le fait que nombre de nutritionnistes et diététiciens
Français ne veulent surtout pas s’intéresser à l’agriculture biologique : on
n’aurait plus besoin d’eux !
D'ailleurs, en France, le métier de nutritionniste n'est même pas reconnu!
Pourquoi en effet s'embarrasser de sérieux alors que l'industrie est
enchantée de l'approximation générale ? Tant que chacun pourra
s'autoproclamer "expert" pour dire ce qu'il veut et reprendre en chœur le
fameux « Aucun produit n'est nocif en soi et il ne faut rien interdire », la
malbouffe continuera à bien se vendre, merci pour elle!
Confronté à un expert, la première chose à faire serait donc de nous
interroger sur son pedigree, ses motivations et ses éventuels conflits
d’intérêt. Tous les professionnels ne sont évidemment pas malhonnête mais
l’argent est la première source de corruption et il en coule davantage chez
l’industriel que chez le petit artisan ou le magasin bio...
La boussole alimentaire
Dans la jungle de l’alimentation industrielle, une boussole n’est donc pas
de trop pour arriver à se repérer entre les rayons et se prémunir des
dangers de la chimie sauvage. L’obligation d’étiquetage imposée aux
produits, noyée dans un océan de marketing et d’allégations santé, est en
effet loin d’être efficace. Qui est aujourd’hui capable de déchiffrer
correctement l’étiquette d’un simple gâteau industriel ?
Nous n’aimons pas passer pour des imbéciles – et nous avons peu de temps –
alors nous préférons souvent zapper : « C’est une grande marque, il n’y a
pas de risque », « C’est tellement bon que ça ne peut être mauvais » ou
encore « Si ce n’était pas sain, ce ne serait pas autorisé »…
L’idée de cette section n’est ni de donner des sueurs froides, ni de dresser
la liste exhaustive des aliments ou additifs dangereux mais de mettre plutôt
l’accent sur certaines pratiques de l’industrie et suggérer quelques pistes
d’aliment’action. Avec une boussole, il est plus facile de retrouver le
chemin du naturel !
Où est donc passé Michael Douglas ?
Nutriwell
Centre Oasis, 9 rue du Vélodrome 1205 Genève, Suisse
Tél: + 41 (0)22 320 8886 nutriwell[at]oasis-centre.ch
© Oasis Centre Sarl - Tous droits réservés - Données indicatives non
contractuelles et susceptibles de modifications
Agriculture
Nutriwell: l'approche pratique de la nutrition et de l'alimentation au
naturel!