Notre article sur les huiles essentielles en hygiène et
cosmétique dans la magazine Biocontact de mai 2015
Si vous l'avez raté en magasin bio, découvrez ici notre article publié
dans le dossier Huiles Essentielles du magazine Biocontact en mai 2015. Un
article sur les huiles essentielles en usage d'hygiène ou de cosmétique qui
a le mérite de clarifier deux-trois choses et de remettre les grosses
marques à leur
place. Au passages, quelques recettes faciles à mettre en oeuvre. Si vous le voulez bien, si vous le valez mieux, ayez donc plutôt le
réflexe huiles essentielles !
NOTRE ARTICLE BIOCONTACT MAI 2015
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Des huiles essentielles en cosmétique
Si les huiles essentielles constituent une alternative naturelle, écologique
et économique aux cosmétiques industriels gorgés de produits chimiques en
tous genres, comment y voir plus clair dans cette jungle de conseils
prodigués au sujet de ces précieuses essences, souvent aussi contradictoires
les uns que les autres ?
Est-ce un hasard si l’une des toutes premières huiles essentielles
distillées fut la rose ? Nous étions en Perse au Xe siècle, et Abu’Ali
al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sina (de son petit nom occidentalisé Avicenne),
« le prince des médecins » venait d’inventer l’alambic.
Quelques tonnes de pétales distillées plus tard (il en faut de 3 à 4 pour
obtenir un litre d’huile essentielle (HE) de rose !), la reine des huiles
essentielles était née et elle allait devenir incontournable dans le petit
monde des parfums et de la cosmétique… avant que les chimistes ne prennent
le relais via leurs compositions synthétiques.
Une HE contient en moyenne une centaine de molécules actives et la rose
n’est pas en reste avec ses propriétés positivantes, neurotoniques,
stimulantes sexuelles, régénérantes cutanées et… antirides ! Associée à
l’huile végétale de rosier musquée, elle devient un « véritable luxe en
cosmétique ! », bien plus performante que certaines crèmes vendues des
centaines d’euros. Si vous le voulez bien, si vous le valez mieux, ayez donc
le réflexe huiles essentielles !
Entre les deux à trois cents produits chimiques qu’une femme s’applique en
moyenne quotidiennement au nom des promesses marketing – n’engageant que
celles qui y croient – de la cosmétique industrielle et les trois cents
principes actifs de la seule HE de lavande vraie, le choix économique et
écologique devrait être vite fait !
Le retour aux sources et aux fondamentaux relève du bon sens mais la peur
des huiles essentielles et les conflits d’intérêts faussent malheureusement
la raison. Officiellement, dixit le corps médical, les HE ne doivent par
exemple jamais s’appliquer pures sur la peau. A l’inverse, une
auteur-pharmacienne recommandera de se badigeonner d’HE d’origan compact…
dermocaustique ! Qui croire ? Que penser ? Dans le doute, ne vaut-il pas
mieux s’abstenir ?
Au-delà des contradictions, des approximations et des manipulations
intéressées, quelques règles simples pour une cosmétique respectueuse de la
peau… et de l’intelligence !
Des huiles végétales protectrices
Localement, de nombreuses HE peuvent s’appliquer pures sur la peau mais,
pour un usage cosmétique ou corporel, sur une plus grande surface, elles
devront être diluées dans une huile végétale. A cet égard, il est important
de se rappeler que les éléments les plus importants d’un soin ne sont pas
les principes actifs (généralement moins de 0,5 % de la composition des
crèmes industrielles) mais l’hydratation et la protection…
Une huile végétale (HV) de qualité formera sur l’épiderme un film lipidique
qui maintiendra une hydratation constante des cellules tout en les
protégeant de la sécheresse et du froid.
Alors que les « grosses marques » continuent encore de recourir à des huiles
minérales occlusives et comédogènes dérivées du pétrole, les HV à
destination de la peau seront vierges, de première pression à froid et de
qualité biologique :
- Pour les soins quotidiens des bébés ou pour le démaquillage, l’amande
douce est le choix de la douceur. Peu fluide et peu pénétrante, elle n’est
par contre pas recommandée pour les soins corporels.
- Pour le corps, le sésame – désodorisé sous peine de sentir la cacahuète –
est très fluide, possède un excellent pouvoir de pénétration et est parmi
les moins coûteuses. Alternativement, le noyau d’abricot ou le macadamia.
- Pour les soins des cheveux (pellicules, brillance, tonus, souplesse) ou
les peaux acnéiques, le jojoba, composé à 97 % d’esters cireux, sera l’allié
idéal.
- Pour le visage et les mains, les parties du corps les plus agressées, le
pouvoir restructurant du rosier muscat (Rosa rubiginosa) justifiera
largement le petit investissement.
Des huiles… essentielles !
Les huiles essentielles pénètrent jusque dans l’hypoderme (c’est-à-dire sous
le derme), où elles dissolvent les amas graisseux (oui, les HE dissolvent
les graisses !) puis passent dans le sang vers l’ensemble de l’organisme.
Cette extraordinaire diffusion est à comparer avec celle des crèmes
cosmétiques, qui ne peuvent passer sous le derme sans sortir du cadre légal
de la cosmétique pour celui (bien plus contraignant) du médicament. La
cosmétique est superficielle par nature tandis que les HE sont essentielles
par essence !
Est-il besoin de rappeler que les HE contiennent la plus haute concentration
d’éléments actifs des plantes aromatiques, les plantes les plus élaborées du
règne végétal ? Il y a ainsi autant de principes actifs dans une goutte d’HE
que dans 100 litres de tisanes !
On ne fait donc pas n’importe quoi avec les huiles essentielles ! Au-delà de
la rose, les HE de base les plus intéressantes en cosmétique sont :
- le bois de rose (Aniba parviflora ou Aniba rosaeodora) ou le bois de Hô (Cinnamomum
camphora CT linalol), appréciées pour leur grande facilité d’utilisation,
leur exceptionnelle tolérance cutanée et leur parfum tonique et envoûtant. A
noter que ce sont les seules HE autorisées (à petites doses) chez le bébé et
le jeune enfant pour tous types de problèmes (fièvre, toux, irritations…) ;
- l’arbre à thé, ou tea-tree (Melaleuca alternifolia), un anti-infectieux
polyvalent et puissant que l’on pourra notamment utiliser en huile anti-acné
ou huile de beauté stimulante contre le froid ;
- le cyprès toujours vert (Cupressus sempervirens var. stricta), HE de la
circulation, incontournable en cas de jambes lourdes, rétention d’eau,
cellulite et varices ;
- le citron (Citrus limonum), un fluidifiant sanguin qui agira contre la
rétention d’eau et la cellulite ;
- l’immortelle, ou helichryse italienne (Helichrysum italicum), le meilleur
anti-hématome au monde, indispensable pour les bobos et chutes des enfants
ou les cicatrices des adultes ;
- l’ylang-ylang (Cananga odorata genuina), la sensualité à fleur de peau :
une fraction de goutte sur le lobe de l’oreille remplacera avantageusement
bien des parfums ! Elle possède également des propriétés antirides et
aphrodisiaques ;
- le géranium rosat (Pelargonium x Asperum) et le palmarosa (Cymbopogon
martinii var. motia), autres HE olfactivement très agréables et très bien
tolérées par la peau ;
- la lavande vraie ou officinale (Lavandula officinalis ou angustifolia ou
vera), l’HE qui possède le plus de propriétés : plus de 300 principes actifs
! René-Maurice Gattefossé, le fondateur de l’aromathérapie moderne, se
passionna pour les HE grâce à elle : il se brûla grièvement les mains lors
de l’explosion de son laboratoire et, après avoir constaté l’échec de
l’approche allopathique, eut l’idée d’appliquer de l’HE de lavande sur ses
plaies. Sa spectaculaire action antiseptique et cicatrisante le guérit
rapidement.
Toutes ces HE pourront s’appliquer localement pures mais, pour une
application de plus grande envergure, on les diluera dans une huile
végétale.
La qualité a également son importance : une HE ne doit pas tant être « HEBBD
» – label marketing signifiant « botaniquement et biochimiquement définie »
– que de qualité biologique ou, mieux encore, sauvage ou biodynamique. Entre
une plante élevée aux pesticides et sa cousine sauvage d’altitude, les
principes actifs ne seront évidemment pas les mêmes !
Avant toute application d’une nouvelle HE, un test cutané sur le pli du
coude est préférable. Pas de réaction au bout de 30 minutes ? Comme la
grande majorité des usagés, vous tolérez la puissance au naturel !
Respectez-la… et elle vous respectera en retour !
Quelques recettes faciles à mettre en œuvre
Huile pour le visage, tonifiante et antiride
• HV de rosier muscat : 10 ml
• 5 gt d’HE de rose de Damas ou 5 gt d’HE de géranium rosat ou de bois de
rose/bois de Hô (moins onéreuses)
• 1 gt d’HE d’hélichryse
• 2 gt d’HE de cyprès
Huile pour peau à tendance acnéique
• HV de jojoba : 10 ml
• 5 gt d’HE de tea tree
• 5 gt d’HE de lavande
• 5 gt d’HE de cyprès
Huile jambes légères, anticellulite
• HV de sésame désodorisé : 10 ml
• 15 gt d’HE de cyprès
• 5 gt d’HE d’hélichryse
• 3 gt d’HE de citron
Masque capillaire avant shampoing
• HV de jojoba : 10 ml
• 5 gt d’HE de cyprès
• 5 gt d’HE d’ylang-ylang
• 3 gt d’HE de citron
Lotion de bain relaxante
• 1 c. à s. de lait
• 5 gt d’HE d’ylang-ylang
• 5 gt d’HE de cyprès
• 5 gt d’HE de lavande
Huile de massage sensuelle
• HV sésame désodorisée : 10 ml
• 10 gt d’HE d’ylang-ylang
• 3 gt d’HE de géranium rosat ou de bois de rose
• 3 gt d’HE de lavande
gt = goutte ; HV = huile végétale.
Fencienne Saint-Girons.
Naturopathe, acupunctrice et massothérapeute, directrice de l’Ecole suisse
de thérapratique (EST – www.therapratique.ch ), cofondatrice du Centre Oasis
à Genève (www.lemieuxetre.ch ), co-auteur du livre Le Choix des huiles
essentielles (éd. Jouvence, 2014) et présidente de l’Association de synergie
thérapeutique (AST – www.association-synergie.org).