La malbouffe industrielle: arômes, sel et exhausteurs de
goût!
Comment faire avaler des plats sans saveurs à des
consommateurs que l’on souhaite fidèles et dépensiers ? Deux solutions: en
amont, les arômes artificiels et les exhausteurs de goûts se chargeront de
donner un semblant de vie aux préparations ; en aval, le marketing et la
publicité feront croire à un produit de qualité supérieure. Problème ?
L'organisme, à force d'être confronté à des produits de plus en plus
chimiques, ne sait plus comment réagir et développe de plus en plus de
pathologies, du syndrome du restaurant chinois (effets du glutamate
monosodique) à l'accident
cardio-vasculaire (excès de sel). Découvrez avec Nutriwell pourquoi le goût du naturel ne
serait pas du luxe!
LES ECUEILS A EVITER
Les arômes artificiels
« Dans notre branche, nous sommes très discrets » explique un des
dirigeants. S’agirait-il d’une entreprise de l’armement ? D’un produit
hautement stratégique pour l'économie ? Pas du tout : d’un simple producteur
d’arômes ! Mais « ils » ont toutes les raisons de jouer profil bas car « ils
» se livrent en effet à des manipulations peu avouables…
Les industriels avaient un problème : à force de raffiner et de dénaturer
leurs matières premières, ils se sont retrouvés avec des substances
insipides voire amères, impossibles à faire admettre en l’état à des
organismes naturellement humains. Comment faire avaler des plats sans
saveurs à des consommateurs que l’on souhaite fidèles et dépensiers ? Deux
solutions: en amont, les arômes et les exhausteurs de goûts se chargeront de
donner un semblant de vie aux préparations ; en aval, le marketing et la
publicité feront croire à un produit de qualité supérieure.
« Les producteurs d'arômes ne parlent pas volontiers de leurs clients, ni
des produits qui bénéficient de leur savoir-faire. [...] Nul ne connaît ces
entreprises, mais leurs produits sont dans toutes les bouches, du matin au
soir [...] » rappelle Hans-Ulrich Grimm dans son livre coup de poing Arômes
dans notre assiette, la grande manipulation. (1)
« Les aliments sont tellement traités, déshydratés, malaxés qu’ils perdent
toute saveur. On y ajoute donc des éléments chimiques. Il y a une usine
immense, à Dayton, qui ne fait que ça : des arômes. On y fabrique le goût de
la viande, le goût de la sauce, des additifs en tout genre. Mais aussi
l’odeur des parfums […] Dans un banal milk-shake fraise, on compte 50
produits chimiques. » témoigne pour sa part E. Schlosser dans Fast Food
Nation. (2)
La majorité des produits industriels, du chocolat du petit déjeuner au
couscous du soir en passant par la soupe doivent ainsi leur goût à la
compétence de chimistes. Les arômes incorporés sont-ils au moins naturels ?
Souvent oui (le terme « arômes artificiels » fait encore chez nous mauvais
genre sur l’emballage) mais l’interprétation de « naturel » est parfois
alambiquée : comme toute la production mondiale de fraise ne suffirait pas à
aromatiser 5% des produits au goût de fraise des seuls Etats-Unis d’Amérique
et comme en plus le goût de fraise supporte mal le temps, on utilise
souvent… des copeaux de bois d’Australie ! Le bois aussi est naturel, non ?
Et c’est ainsi que, bon an mal an, l’Union européenne consomme chaque année
170 000 tonnes d’arômes industriels (40 000 tonnes pour la France !),
auxquelles il faut ajouter 95 000 tonnes de glutamate, le célèbre exhausteur
de goût qui ravit tant les papilles… « Quand on sait qu’il suffit de 5 mg
d’un arôme artificiel pour donner un goût noisette à environ 6 millions de
yaourts, on comprend vite que chacun des aliments que nous consommons,
chacun des produits que nous achetons comporte au moins l’un de ces arômes.
Il y en a, en fait, absolument partout : dans la quasi-totalité des produits
alimentaires. Mais aussi dans tous les produits qui ont un parfum […] et
même dans ceux qui n’en ont pas car il existe aussi des arômes pour masquer
les mauvaises odeurs dues au traitement industriel. » précise Léonard Kartz.
(3)
Comme le souligne Grimm, le problème est que notre sens du goût a aussi pour
vocation de nous prémunir contre les aliments non consommables, l’amertume
agissant comme un signal d’alerte. « Si on la masque, l’organisme risque
d’absorber des produits qui lui sont préjudiciables » dénonce l’auteur. Un
autre problème est que les arômes induisent l’organisme en erreur : « un
arôme de bœuf indique à l’estomac qu’il aura bientôt à transformer de la
viande, mais rien ne vient. Le système tourne à vide et provoque
inévitablement une sensation de faim. » explique le magazine Quelle Santé.
Accessoirement, la nocivité de la plupart des molécules aromatiques n’a
jamais été étudiée et leur combinaison encore moins…
Le sel de la mort
En 2000, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa)
estimait que « le rôle des apports élevés en sel dans la pathogénie de
l'hypertension artérielle est loin d'être démontré même si certains
continuent à le considérer comme établi » et estimait que les personnes bien
portantes devaient simplement « éviter de consommer plus de 12 grammes de
sel par jour et moins de 5 g. »
Autre discours avec l’Académie de médecine : nos besoins en sel n’excèdent
pas 3 g de sel par jour ! Toutefois, afin de ne pas trop froisser les
industriels, les seuils ont été fixés en France de 5 à 6 g…
80% du sel que nous ingérons provient en effet des produits industriels «
prêts à manger », des céréales du matin aux plats cuisinés en passant par le
pain (4) ou les produits d’apéritifs. Et il faut croire que ces bons petits
plats bien chimiques ont de nombreux adeptes car l’apport moyen de sel en
France se situe entre 9 et 10 g par jour. Pire : un quart des hommes et 10%
des femmes en consommeraient plus de 12 g !
Quelle importance ? « Les niveaux actuels de consommation de sodium sont
associés directement à une augmentation de la tension artérielle, facteur de
risque cardio-vasculaire et rénales qui sont les principales causes de
morbidité et de mortalité en Europe » précisait en Juin 2005 l’Agence
européenne de sécurité alimentaire. (5) Plus précisément, les excès de sel
entraîneraient en France 75.000 accidents cardio-vasculaires par an dont
25.000 décès…
Mais pourquoi les industriels ont-ils la main sur la salière aussi lourde ?
Toujours pour la même raison, pardi : donner du goût à des mixtures
insipides ! Le sel « peut compenser en partie la fadeur, voire la saveur
douteuse, de produits de piètre qualité. Son pouvoir de rétention d’eau en
fait aussi un allié pour ceux qui veulent vendre de l’eau au prix de
matières premières plus nobles… » précise Fabienne Maleysson.
Mais le sel a un autre avantage : il donne soif ! Et que consomment
désormais la plupart des jeunes (et des moins jeunes) ? Des boissons
industriels riches en sucre ! Et voilà pourquoi l’apport de sel a progressé
aux Etats-Unis de plus de 50% entre le milieu des années 80 et la fin des
années 90… en parallèle à l’explosion de l’obésité.
Encore plus grave, selon les les auteurs Zerluth et Gienger, "Un mauvais sel
dévalorise l'eau, aussi bonne soit-elle, et la rend inutilisable pour notre
organisme. Inversement, une eau de mauvaise qualité rend un sel excellent
difficillement assimilable". Qu'est-ce qu'un excellent sel ? Eh bien un sel
gemme non raffiné ou un sel cristallin, constitués à 98% de chlorure de
sodium et à 2% d'autres minéraux. Et un mauvais sel ? Eh bien celui qui est
raffiné et en provenance de l'industrie, dont nous avons parlé plus haut.
Sur la problématique de l'eau, voir www.eaunaturelle.ch
Les exhausteurs de goût
« Pire que les arômes : les exhausteurs de goût » titrait Quelle Santé en
Juin 2006. Les exhausteurs synthétiques E 620 à E 650 sont tous suspects et
de préférence à éviter mais le E621, plus connu sous le nom de glutamate
monosodique ou monosodium (GSM en français, MSG en anglais), bénéficie d’un
régime spécial…
Cet additifs neurotoxique qui, selon Corinne Gouget, « peut rendre aussi
dépendant que la nicotine ou que certaines drogues dures » est présent dans
la plupart des aliments industriels sous diverses appellations (protéines ou
graisses hydrolisées ou hydrogénées (7), gélatines, caséinate de sodium ou
de calcium, protéines texturées, extraits de levure,…) Outre l’augmentation
des prises alimentaires (le GSM est utilisé par les scientifiques pour
rendre les rats de laboratoire obèses !), il est le premier responsable du «
syndrome des restaurants chinois » qui se traduit par des nausées et des
vomissements. On lui attribue également des cas d’allergies et une
aggravation des symptômes de l’asthme. Certains chercheurs lient en outre la
surconsommation de glutamate aux maladies de Parkinson et d’Alzheimer.
Cerise sur le gâteau (industriel) : l’un des plus gros producteurs de
glutamate est une entreprise chinoise responsable de la pollution des
rivières et de la nappe phréatique des villages chinois alentours. Résultats
: cancers à gogo chez les villageois ! Décidément, que du bonheur !
« Un conseil : la prochaine fois, en ouvrant une boîte de raviolis ou en
mettant un plat surgelé au micro-ondes, regardez l’étiquette et cherchez le
code E621. » suggère Luc Richard. (8) Excellente idée mais, pendant que vous
y êtes, regardez aussi du côté des autres chiffres, des noms abscons… voire
du logo signalant un produit irradié !
Sources:
(1) Editions Terre Vivante, 2004
(2) Livre publié en 2001 dont sera tiré le film du même nom
(3) Léonard Kartz, Arômes : les faussaires du goût, Quelle Santé N°6, Juin
2006, p. 6
(4) L’adoption du pétrissage intensif dans les années cinquante a entraîné,
pour compenser la perte de goût, à une hausse de près de 50% de la dose de
sel employée (Fabienne Maleysson, Ca ne manque pas de sel, Que Choisir
N°446, Mars 2007, p. 16)
(5) Anne Jeanblanc, Les méfaits du sel confirmés, Le Point N°1782, 9
novembre 2006, p.75
(6) Corinne Gouget, Additifs Alimentaires, Editions Chariot d'Or, 2006, p.60
(7) Les acides gras trans résultant d’une hydrogénation industrielle
augmentent le taux de mauvais cholestérol dans le sang. Des études les
accusent ainsi d’êtres cancérigènes et de favoriser les maladies cardiaques.
(8) Luc Richard , Silence, la Chine pollue… et tue à petit feu, Marianne, 6
janvier 2007, p.45
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