Le choix de l'aliment'action |
« Dis moi ce que tu
consommes, je te dirais qui tu es »
Je te dirais aussi comment tu te
sens…
Dans une stratégie globale de bien-être, la santé devrait
globalement primer sur les trop brefs plaisirs des sens : un bon
aliment est moins un aliment qui sent bon qu’un aliment qui apporte
à l’organisme ce dont il a besoin en nutriments et autres vitamines
! Or la forme (de l’emballage aux arômes) l’emporte encore trop
fréquemment sur le fond. Les deux challenges à relever sont donc les
suivants :
► S’alimenter plus naturellement
► Utiliser des aliments plus naturels
Il n’est pas question de discuter de vos goûts personnels et les
quelques règles qui suivent relèvent davantage de suggestions que
d’obligations. Idéalement, il conviendrait d’essayer de les
respecter mais il ne faudrait surtout pas culpabiliser : un bon
dîner au restaurant de temps en temps et des menus plaisirs
réguliers permettront de faciliter l’hygiène alimentaire du
quotidien…
Alimenter
correctement nos cerveaux |
Notre estomac est un organe central. Chez les asiatiques et nombre
de thérapeutes, le ventre est le siège des émotions, d’où par
exemple les expressions « la peur au ventre » ou « l’estomac noué ».
Pour d’autres, il s’agit du deuxième cerveau : les 300 mètres carrés
de l’intestin contiennent de 60 à 80% de toutes nos cellules
immunitaires et 100 millions de neurones, soit autant que la moelle
épinière (le dos, troisième cerveau). « Le ventre est le siège de
la peur et du stress et c’est pourquoi tout bon thérapeute doit
vérifier l’état du ventre de son patient. Une bonne respiration et
alimentation permettent de prévenir la plupart des maladies »
rappelle mon épouse Fencienne à ses élèves en
massages chinois.
D’une manière générale, nous mangeons trop : les calories
ingérées excèdent largement nos besoins physiologiques. Réduire sa
consommation permettra de préserver son organisme d’un surcroît de
travail et donc, logiquement, de vivre plus longtemps. « Vous
adorez manger ? Moi aussi. Vous voulez savoir comment manger
beaucoup ? Alors écoutez-moi : mangez peu. Ainsi vous vivrez assez
longtemps pour manger beaucoup » conseille avec humour Anthony
Robbins dans son livre Pouvoir illimité (1)
Les dernières études semblent lui donner raison. Avec
proportionnellement trois fois plus de centenaires qu’en France ou
aux Etats-Unis, c’est dans l’île d’Okinawa, au sud du Japon, que
l’on vit le plus vieux. Or l’apport calorique moyen n’est là bas que
de 1800 kilocalories (kcal) par jour, contre 2300 en France et 2500
aux Etats-Unis. Ils avalent pourtant plus de nourritures que nous !
Cette apparente contradiction tient à la densité calorique des
aliments et au fait que le sentiment de satiété repose moins sur
la teneur en calories que sur la quantité d’aliment servis: les
légumes frits, riz complet et autres soupes miso qui composent le
repas traditionnel d’Okinawa sont plus consistants et riches en
fibres que nos hamburgers et autres pizzas tout en étant moins
calorifiques (2)
Ne pas tomber dans
le foodamentalisme |
Les règles de nutrition changent sans arrêt ! Chaque jour
donne naissance à une nouvelle méthode, basée sur des révélations
scientifiques plus ou moins bien extrapolées. Chaque semaine, des
règles anciennes sont remises en cause. Et chaque mois, les
magazines féminins proposent le dernier régime miracle. Difficile de
s’y retrouver alors que même les nutritionnistes (dont les diplômes
ne sont en France ni standardisés ni reconnus) ne s’accordent pas sur les
détails…
Rappelons que chacun possède son propre métabolisme et que ce
qui est vrai pour l’un ne le sera pas forcément pour l’autre. De
plus, les combinaisons entre les différents aliments et les
interactions avec notre organisme sont loin d’avoir fait l’objet
d’études exhaustives : nous ne sommes pas encore au bout de nos
surprises…
« Que ta nourriture soit ton médicament et ton médicament ta
nourriture » recommandait Hippocrate. Certes, mais le plaisir de
la table a également son importance et avaler des pilules n’a
vraiment rien de réjouissant. De même qu’avec la santé, il ne
faudrait donc pas tomber dans le « foodamentalisme » et stresser en
face de son assiette. Les aliments sont la vie mais ne devraient
jamais dicter nos vies !
Nous ne vous suggèrerons donc pas de devenir végétaliens : cela
supposerait de bonnes connaissances en nutrition de manière à ne pas
créer de carences en protéines, minéraux et vitamines. De même, la
grande majorité des aliments que nous consommons, à défaut d’être
bons pour la santé, ne sont heureusement pas nocifs en soi. Tout
est question de dosage : « Tout est poison, rien n’est poison
» disait Paracelse. Le café et le coca-cola étaient des médicaments
à la base ! C’est notre surconsommation qui les rend dangereux.
Ceci étant rappelé, certains additifs alimentaires et certaines
pratiques productivistes sont clairement déconseillés. S’il est
difficile de tous les supprimer (à moins de changer de crèmerie ou
de planète), il sera fondamental, dans une optique de liberté de
choix, d’être au moins capable de les localiser… Voir la "boussole
alimentaire" de la section
Malbouffe.
Sources:
(1) Anthony Robbins, Pouvoir Illimité, Editions Robert Laffont, p.
181-182
(2) Thierry Souccar, Manger moins pour vivre vieux, Sciences et
Avenir, Septembre 2004 |