HISTOIRES D'AIR: LES SYMBOLIQUES DE L'AIR

 


Une peinture bien inspirée de ?

Le souffle - Qi - selon les chinois     L'air selon les grecs
L'air dans les quatre éléments     L'air et la conquête du vide
S'envoyer en l'air ?
 

« Je respire, je respire si à fond que je me vois jouissant du paradis »
Jules Supervielle

 

L'air est indissociable de l'homme, de ses croyances et de ses émotions. Entre le premier et le "dernier souffle", il y a naturellement la vie, qui commence par une inspiration et finit par une expiration.

Les scientifiques se désintéressent désormais de tout ce qui est naturel et laissent donc globalement de côté l'air ou l'eau... mais les mystiques et les poètes ont toujours été inspirés par l'air.

"Alors Yahweh Dieu forma l'homme de la poussière du sol et insuffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant" raconte la Bible (Genèse, 2). Avant cela, c'est Héraclite, le taoïste grec qui déclarait: "L'âme se renouvelle incessamment et récupère ses forces et pouvoir par l'apport d'énergie vitale fourni par la respiration."

Plus globalement, l'air est également ce qui nous relie avec les autres hommes, les animaux et la nature en général. Nous baignons tous dans la même atmosphère. "A chaque inspiration, nous ingérons des atomes dont certains d'entre eux furent inhalés par Lao Tseu, Bouddha, le Christ et tous ceux qui ont peuplé cette terre depuis les origines. A chaque expiration, nous rendons ces atomes à l'atmosphère, qui les renouvelle au bénéfice de la génération présente et de celles à venir" écrit Dennis Lewis dans Le Tao de la respiration naturelle. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme... et circule!

Pneuma chez les Grecs, rouah chez les Hébreux, atman chez les Hindous, qi chez les chinois... Principe de vie, énergie, âme, essence ou souffle, l'air est de toutes les cultures, de toutes les traditions!  Passons-en quelques unes en revue...

 

 

Le souffle - Qi - selon les chinois


"La vie d'un homme n'est que du souffle qui se rassemble"
aurait dit Lao Zi...

Cette belle formule ne figure en fait pas dans le Daode Jing mais dans le livre de Jacques Facundo La verticalité de l'être.  Elle traduit dans tous les cas l'importance du souffle chez les asiatiques, assimilé à l'énergie vitale ou Qi, caractère qui apparaît à trois reprises (seulement) dans le plus fameux livre taoïste:

  • Peut-on, en cultivant son Qi, devenir aussi souple qu’un nouveau-né ? (Chap 10)

  • Le Qi projeté (par le Tao) forme l'harmonie (entre le yin et le yang) (Chap 42)

  • Quand le cœur / les pensées commandent au Qi, cela se dit être fort (Chap 55)

[qì]

[qì] se décompose dans sa version non simplifiée d’une vapeur s’échappant d’un bol de riz .  Ce caractère signifie l’air (frais), les gaz, la vapeur, l’odeur, la respiration, l’atmosphère, le souffle, l’énergie vitale des organismes ou le temps qu’il fait, 天气 tiānqì, littéralement le « souffle du ciel ».

La notion de Qi véhicule ainsi à la fois une notion de puissance nourricière, de flux énergétique, de dynamique perpétuelle, de constant renouvellement mais aussi une notion de lien constant entre le ciel et la terre. Le Qi est à la fois dans l’univers et dans l’homme, le macrocosme étant à l’image du microcosme.

En tant que nom, [qì] traduit également le moral ou l’état d’esprit, une notion venant du latin spiritus et plus particulièrement du verbe spirare qui signifie « souffler ». Etymologiquement, à l’Ouest comme à l’Est, l’esprit est associé au souffle ou au vent…  

Un proverbe chinois dit « Yi Dao, Qi Dao » 意道气道 : le chemin de l’énergie est (suit) le chemin de l’esprit (idées, désirs). Un rappel que corps et esprit sont intrinsèquement liés et que santé et sérénité requièrent équilibre et harmonie. Une invitation aussi à un subtil jeu de mot puisque Yi Dao peut aussi s’écrire 医道 et signifie alors la science médicale ou l’art de la guérison : santé et vitalité passent naturellement par une circulation harmonieuse du Qi !

« Vider les cœurs mais remplir les ventres » dit encore Lao Zi au chapitre 3 et il est clair qu'il fait ici à nouveau référence au Qi.

En médecine traditionnelle chinoise (MTC), le [qì]  circule en effet à l'intérieur du corps par les méridiens et se concentre en trois zones appelées dāntián 丹田 c’est-à-dire « champ d'élixir » ou « lieux réservoirs » dont le plus important est situé au niveau du ventre, sous le nombril, reste du cordon ombilical par lequel s’est développé l’ensemble du corps humain dans la matrice. Appelé qìhǎi 气海 « mer de qì » ou Hara en japonais, c’est le lieu de la transformation de l’énergie originelle ou « vitale » jīng , qui nous vient de nos parents et de la digestion des aliments, en Qi.  Au centre, au niveau du sternum, tánzhōng 檀中 transforme le Qi en énergie spirituelle shén qui alimentera le mental. Jing, Qi et Shen sont appelés 三 宝 [sān bǎo] ou « trois trésors ». Enfin, yintáng 印堂, situé entre les sourcils, transforme le shén en wújí 无极, littéralement « il-n’y-a-pas extrême », dans la pure tradition taoïste.  

Energie et état d’esprit naissent ainsi dans le ventre, d’où les expressions « manquer de trippe », « la peur au ventre » ou « avoir l’estomac noué ». En Asie, le ventre est traditionnellement considéré comme le siège de la volonté, du courage, de la conscience de soi  et des sentiments. Les asiatiques et les petits enfants, pas encore trop affecté ou infecté par leur ego, montrent naturellement leur nombril lorsqu’ils disent « je »...

A noter en Inde le terme de prāna, énergie vitale universelle, similaire au Qi chinois et contrôlable via le Yoga, voir la section Solutions.

 

 

L'air selon les occidentaux (et notamment les grecs)

 

Les occidentaux n'ont toutefois pas attendu les (souvent mauvaises) traductions du Lao Zi pour se mettre à respirer.

L'air - et la notion liée de vide - ont toujours fasciné les hommes. La peur du vide, spécialité occidentale, fut notamment propice à toute une symbolique d'un air peuplé d'anges, d'esprits ou de démons.

Honoré d'Autun, dans son Elucidarium du XIIe siècle  soutient ainsi que « les anges ont un corps d'éther, les démons d'air, les hommes de terre.»  Paracelse, le célèbre alchimiste et médecin suisse, appelle gnomi les esprits de l'air et attribut à l'air la création des elfes. « L'air est plein d'une innombrable multitude de peuples [les Sylphes] de figure humaine, un peu fiers en apparence, mais dociles en effet : grands amateurs des sciences, subtils, officieux aux sages, et ennemis des sots et des ignorants. Leurs femmes et leurs filles sont des beautés mâles, telles qu'on dépeint les Amazones... » écrit quant à lui l'abbé Nicolas-Pierre-Henri de Montfaucon de Villars, Le comte de Gabalis ou Entretiens sur les sciences occultes (1670).

Des esprits à l'esprit, il n'y a qu'un pas et c'est tout naturellement que l'air devint son symbole le plus universel. Le mot "Esprit" découle ainsi du latin spiritus « souffle, vent » , dérivé du verbe spirare qui signifie « souffler », traduit du grec pneuma.  Au début du XIIe siècle, l'esprit est le « souffle créateur envoyé par Dieu ».  Mais que penser de la notion "d'Esprit Saint" dans un environnement aussi peu sain que le nôtre ?

De manière beaucoup plus matérialiste, le philosophe grec « Anaximène de Milet, fils d’Eurystrate, considéra l’air comme le principe de toute chose ; toute chose en provient, toute chose y retourne. De même que notre âme, qui est de l’air, nous maintient, de même le souffle, l’air entoure le monde entier ; souffle et air sont employés comme synonymes.» témoigne  Aetius dans ses Opinions. Tout ce qui existe dans le monde n'est rien d'autre que de l'air raréfié ou condensé. « Cet air est indéfini en genre, mais déterminé par les qualités qu’il prend, tout ce qui existe s’engendrant par une certaine condensation de l’air ou, au contraire, par une dilatation. » explique Anaximène. Dilaté à l'extrême et chauffé, cet air devient feu et forme les corps célestes tel que le Soleil. Comprimé, il se transforme en vent et produit des nuages qui donnent eux-mêmes de l'eau. Enfin, une pression extrême transforme l'eau en terre voire en pierre.

Anaximène de Milet (586-526 av. J.-C.)

Cette cosmologie n'est pas sans similitude avec le concept de l'Apeiron, développé par Anaximandre de Milet à la même époque. La substance de toute chose est l'Apeiron, qui signifie illimité, infini ou sans détermination, principe et l'élément de tout ce qui existe. Inaccessible à la sensibilité, il ne peut posséder de qualité déterminée et n'est désigné que négativement. Notre univers est la manifestation de la dynamique de l'Apeiron. Substance intermédiaire entre l'air et l'eau ou bien mélange, le débat de savoir en quoi consiste exactement l'Apeiron n'est pas tranché mais il serait justement contradictoire de s'y appesantir.

Selon le livre de Bohdan Wiśniewski "l'Apeiron n'est pas un sujet mais un prédicat, une matière infinie sans distinctions qualitatives". Mais est-ce seulement une "matière" ?  Ne serait-ce pas plutôt, comme le Tao de Lao Zi, une énergie primordiale, que l'on ne peut qualifier sous peine de se tromper, aussi invisible et insaisissable que l'air et pourtant partout présent ?  Alors que la physique quantique affirme que "tout est énergie", on ne peut qu'être étonné par la prescience de ces anciens philosophes, décidément très inspirés!

 

 

L'air dans les quatre éléments

 

« Connais premièrement la quadruple racine
De toutes choses : Zeus aux feux lumineux,
Héra mère de vie, et puis Aidônéus,
Nestis enfin, aux pleurs dont les mortels s'abreuvent.
»
(Empédocle, (vers 460 av. J.-C.)


Bon, lu comme ça, c'est vraiment du grec!  Si Zeus et le feu sont compréhensibles, il faut ensuite savoir qu'Héra, son épouse, pourrait désigne l'Air, Aidônéus (Hadès), dieu des enfers, la Terre et enfin Nestis (Poséidon) l'Eau.

A ces quatre éléments, Empédocle y ajoute deux forces spirituelles.  « Ses théories étaient les suivantes : il y a quatre éléments, le feu, l'eau, la terre et l'air. L'Amitié les rassemble et la Haine les sépare » précise Diogène Laërce (VIII, 76).

Aristote, qui écrivit un traité De la fonction respiratoire, y ajoutera même un cinquième élément, la "quinte essence" : l'Éther, matière des corps célestes et doté d'un mouvement circulaire.


Alcméon, pythagoricien, aurait quant à lui fondé, vers 500 av. J.-C., la théorie des quatre Qualités élémentaires : chaud, froid, sec et humide. « Selon Alcméon, c'est l'équilibre des puissances, comme l'humide et le sec, le froid et le chaud, l'amertume et la douceur, etc. qui produit et conserve la bonne santé ; c'est au contraire la prédominance de l'une d'elles qui provoque la maladie, et quand deux de ces puissances prédominent, la mort s'ensuit. » (Alcméon, fragment B 4, selon Aétius, Opinions, V, XXX, 1. Les présocratiques, coll. "Pléiade", p. 226.)

Il ne faudra pas ensuite trop d'imagination au médecin sicilien Philistion, contemporain de Platon, pour répartir les quatre Qualités entre les quatre éléments : le Feu est... chaud, l'Air est... froid, l'Eau est... humide (si si!) et la Terre sèche.

Aristote enfin fit tourné ses méninges, associa les éléments deux par deux et par contraires et leur donna un ordre naturel : en bas la terre, puis l'eau, puis l'air, enfin le feu (le Soleil), sans oublier l'éther pour les corps célestes.

« Les deux axes d'analyse sont donc le chaud et le froid d'une part, le sec et l'humide d'autre part. [...]

Le chaud est un principe d'énergie, d'activité et d'impulsion. Par opposition, le froid est un principe de passivité et de résistance.

Le sec est un processus d'analyse, de séparation, d'individualisation, de contraction et de repli sur le détail ou sur soi. Il se déroule dans une atmosphère
rigide et cassante, allant aux extrêmes. Par opposition, l’humide est un processus
de synthèse, de liaison et de collectivisation, d'ouverture sur la globalité et le collectif. Il est conduit dans une atmosphère de détente et de souplesse.» explique Wikipedia.


Source: Wikipedia

Bon, n'allons pas trop loin dans la précision et revenons à ce qui nous importe ici: l'air, aux principes chauds et humides, comme nous le confirme l'étude de l'atmosphère.

Il est toutefois important de noter que ces éléments, loin d'être figés, impliquent une dynamique et peuvent se transformer l'un dans l'autre: le feu en air ou en terre ; la terre en feu ou en eau ; l'eau en terre ou en air ; et l'air en eau ou en feu.

De même, dans la cosmologie chinoise du wuxing (五行) ou "Cinq Eléments", l'air n'apparaît pas comme une matière, au contraire du bois, du feu, de la terre, du métal et de l'eau...

« Il ne faut donc pas comprendre le mot « élément » avec sa signification actuelle, réduite aux domaines physique et chimique. Il s’agirait plutôt de « carrefours de sens », à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire, comme peut l’être une peinture. Ce sont ces « peintures élémentaires » que l’alchimie a réutilisées, avant que l’alchimie ne se réduise à la chimie et que la chimie ne réduise la signification du mot « élément », explique Damien Jendrejeski, auteur d'une belle synthèse sur le sujet.

Ainsi, la correspondance établie par Aristote entre les sens et les éléments: la vue est liée au feu, l'ouïe à l'air « intermédiaire des sons », l'odorat à l'air et à l'eau puisque « rien ne produit une sensation de saveur sans humidité » et enfin le toucher à la terre. Seul l'éther continue d'échapper aux sensations mais il est bien présent partout puisque, toujours selon Aristote « la nature a horreur du vide ».

 

 

L'air et la conquête du vide

 

Ce n'est pas la nature mais les hommes qui ont horreur du vide.  Car les hommes modernes - de peu de foi ? - aiment ce qui se touche, se manipule et in fine se négocie. L'air, de ce point de vue, ce n'est jamais que du vent!

Il n'en a toutefois pas toujours été ainsi. Dans la pensée religieuse du Moyen Âge, plus l'on monte dans l'air et plus on se rapproche de Dieu. Les oiseaux (sans parler du mythique phénix) étaient ainsi autrement mieux considérés que, par exemple, le vilain serpent rampant dans la poussière. D'où également les édifices religieux s'élançant fièrement vers le ciel...

Dans le godai (五大, "Cinq grands") japonais, d'inspiration bouddhiste, le Vide (kū, 空), naturellement associé au ciel voire au paradis, est partie intégrante des éléments avec la Terre (chi, 地), l'Eau (sui ou mizu, 水), le Feu (ka ou hi, 火) et le Vent (fū ou kaze, 風).

« Chez Laozi, le « vide », xu () fait référence à un espace vide qui permet le mouvement et la libre circulation du souffle, mais aussi des choses. Grâce à ce vide, tout se déplace et communique sans aucune entrave, dans une liberté totale. Le vide n’est pas inerte, il est dynamique et peut être appréhendé grâce au qi, au souffle. » explique Catherine Despeux (Lao-tseu, Entrelacs, p.73). Le vide de l’esprit et du cœur permet d’accueillir l’énergie du Tao et d’en observer l’essence.

Chez les chinois, le vide est également souvent assimilé au "il n'y a pas" () dont il est dit dans le Daode Jing, au chapitre 11 qu'il permet l'usage de toutes choses: que serait en effet l'utilité de la roue sans moyeu, d'un vase sans creux ou d'une maison sans ouvertures ?  On ne peut donc traduite wú par "vide" qu'en observant que ce vide est rempli d’énergie et de potentiel, comme nous le confirme d’ailleurs aujourd’hui la physique quantique. Au sixième siècle avant notre ère, les chinois avaient donc déjà l’intuition d’une matière / énergie invisible mais omniprésente. 

Côté penseurs japonais, Miyamoto Musashi traite du vide "Kū" dans le dernier chapitre de son Traité des Cinq Roues (cité par Wikipédia): « En général, l'idée qu'on a sur le Vide est fausse. Quand on ne comprend pas quelque chose, on le considère comme "vide" de sens pour soit. Mais ce n'est pas le vrai "Vide". Tout cela n'est qu'égarement (...) Dans le "Vide", il y a le bien et non le mal. L'intelligence est "être", les principes de la Tactique (avantages) sont "être". Les voies sont "être". Mais l'esprit est "Vide".»

En Occident, Eckhart Tolle en parle dans Le pouvoir du moment présent: « Selon les physiciens, la solidité de la matière n’est qu’une illusion. La matière prétendument solide, y compris votre corps physique, est constituée presque en totalité de vide. […] « La forme, c’est le vide, et le vide, c’est la forme », dit le soutra du cœur, un des recueils bouddhiste les plus anciens et les plus connus. L’essence de toute chose, c’est le vide. »

Comme quoi, il n'y a pas qu'au ciel que les grands esprits se rencontrent!

 

 

S'envoyer en l'air ?

 


La chute d’Icare, Brueghel l'Ancien, 1558
On distingue juste les pieds d'Icare dans l'eau à droite...


Depuis le mythe d'Icare, des hommes ambitieux - les autres, comme dans le tableau, se désintéressent complètement de l'évènement - ont voulu maîtriser l'air. A force de chuter dans le vide, certains ont fini par y arriver.

S'envoyer en l'air et voler comme un oiseaux, c'est apparemment le pied à défaut d'être tout à fait des ailes...

L'air à toujours dégagé une symbolique d'aventure ou de frontière à franchir. Echapper à l'attraction terrestre, n'est-ce pas aussi échapper à sa condition d'homme mortel ?  De fait, les expériences de lévitations ou d'ascension sont un classique des fantasmes religieux.

Les voyages forment également la jeunesse et les voyages dans l'espace - tout au moins ceux effectués à la vitesse de la lumière et selon Einstein - la préserveraient...
 

Un astronaute, après avoir parlé de son métier, demande à des enfants d'une école qui aimerait aller dans l'espace.
– « Moi, moi, moi! », crient quasiment tous les enfants.
Un petit garçon toutefois ne dit rien et observe calmement l'enthousiasme de ses camarades, ce qui intrigue l'astronaute:
– « Et toi, ça ne te dirais pas d'aller dans l'espace ? »
– « Mais Monsieur, dans l'espace, nous y sommes tous déjà! »


Eh oui, nous nous mouvons déjà tous dans l'air et dans l'espace!  Sans scaphandre et sans grosse fusée attachée aux fesses. Nous nous targuons d'avoir conquis l'espace (en réalité juste notre plus proche banlieue) mais sommes sur le point de perdre la Terre, incapables que nous sommes, comme nous le verrons dans la section "Le mal de l'air",  de préserver l'air nécessaire à notre santé et vitalité.

Dans son Petit traité de désinvolture, Denis Grozdanovitch parle d'une peinture taoïste exposée au Metropolitan Museum de New York: , « la minuscule sentence calligraphiée en chinois et qui flanque la tête du pêcheur a été traduite en anglais et dit ceci : « Right and Wrong reach not where men fish / Glory and Disgrace dog the official riding his horse ».

« Vrai et faux n’atteignent pas l’homme qui pêche. Gloire et disgrâce suivent le fonctionnaire à cheval. »

Voilà peut-être le sens du tableau de Brueghel: si l'on se préoccupait davantage du présent - et non de gloire -, si l'on respectait un peu plus notre Terre, si l'on ne rêvait pas toujours à faire "toujours plus", alors nous respirerions certainement tous beaucoup mieux!


 

Sources (d'information et d'inspiration):
Wikipedia
Benoît Saint Girons, Les sens du Tao, www.daodejing.fr
http://www.cnrtl.fr/etymologie/esprit
http://www.docsciences.fr/L-espace-du-mythe-a-la-realite
https://papiersuniversitaires.wordpress.com
Catherine Ternaux, Respirer la vie, La Table Ronde, 2003

 

 

www.lemieuxetre.ch / www.solutionsbio.ch / www.8fondamentaux.com
Consulting Ecologique / Benoît Saint Girons / Tél: +41 76 532 8838 /
bsg[at]solutionsbio.ch

© Benoît Saint Girons - Tous droits réservés - Données indicatives non contractuelles et susceptibles de modifications