Les menaces de l'eau: la pénurie et les inégalités du partage
de l'eau!
On fait des guerres pour moi que cela... La pénurie
d'eau touche déjà 40% des habitants d'une planète qui n'est de toute
évidence pas bleue pour tout le monde! Entre inégalité de la
répartition en eau, pollutions, corruptions, gaspillage et business, l'eau
est un enjeu vital pour de plus en plus de défavorisés alors qu'elle relève
du besoin le plus élémentaire. Le stress hydrique augmente et que fait la
police ? Pas grand chose, préférant laisser le terrain libre pour les
associations. Le changement climatique est l'un des facteurs de la pénurie
croissante annoncée mais c'est surtout notre surconsommation de produits de
l'agriculture intensive et de gadgets made in ailleurs qui ponctionnent le
plus cette ressource: 4000 litres d'eau par jour pour un européen! Découvrez avec Eaunaturelle.ch
comment la simplicité volontaire fera plus pour l'eau que des douches en
place des bains!
LES MENACES: LA PENURIE ET LE PARTAGE DE L'EAU
« Ne laissez pas une seule goutte d’eau tombée sur Terre
regagner la mer sans avoir servi le peuple.»
Parakkama-Bahu I, roi de Sri Lanka (1153-1186)
Voir également l'article du Blog:
Y aura-t-il assez d’eau cet été ? La peur de la pénurie d’eau et comment
économiser l'eau
A l'échelle de la planète, les ressources en eau sont un sujet de
géopolitique brûlant et il est d'opinion que « les guerres du XXIe siècle
éclateront à cause de l’eau ». Réalité ou fiction ? L'ONU a recensé en 2004
dans le monde trois cent zones de conflits potentiels liés à l'eau. Dans les
faits, l'eau est une ressource tellement stratégique que les Etats ne
trouvent généralement pas loyal ou responsable de l'utiliser comme moyen de
chantage. Pour le moment - mais pour combien de temps ? - il serait même
plutôt un vecteur de coopération autour d'une ressource commune.
Il est un fait néanmoins que la pénurie menace certaines régions et que 40%
de la population mondiale connaît déjà des difficultés pour obtenir son eau.
1,2 milliard de personnes ne disposent pas d'eau potable et, chaque année,
1,2 millions de personnes (dont 90 % de moins de 14 ans) meurent d'avoir bu
une eau souillée.
Associée aux maladies et manque d'hygiène, l'eau insalubre est ainsi la
première cause de mortalité dans le monde! « 80% des maladies dans les pays
pauvres du Sud se propagent par la consommation d'eau contaminée. [...]
L'eau tue en silence et en continu. » précise Yann Olivaux, qui reprend les
données du livre de Michel Camdessus: « 22 000 personnes meurent chaque jour
de maladies liées à l'eau contaminée, soit plus de 8 millions par an dont la
moitié d'enfants [...] On estime par ailleurs à plusieurs centaines de
millions, le nombre de personnes malades du fait de l'insalubrité de l'eau.»
Les choses s'améliorent mais trop lentement vis-à-vis de ce "droit à l'eau
baffoué", de ce scandale géopolitique majeur.
Côté pénurie annoncée, maintenant, rappelons la distinction entre l'eau
totale et l'eau disponible à l'homme. « Si par comparaison on considère que
la totalité de la masse d'eau planétaire représente par exemple 1000 litres,
soit 1m3, et bien cette eau douce, liquide vital dont la vie de notre
planète dépend, représente 3,2 centilitres, soit 3,2 dix millièmes de la
totalité, c'est-à-dire à peu près un dé à coudre! » précise Jacques Collin
dans son stimulant ouvrage L'insoutenable vérité de l'eau.
Yann Olivaux rappelle quant à lui que "Neuf pays dans le monde se partagent
60% des réserves mondiales d'eau douce: Brésil, USA, Russie, Chine, Canada,
Indonésie, Inde, Colombie et Pérou". Et de s'interroger avec Jean Margat:
"Est-ce l'eau ou l'humanité qui est "mal répartie" ?
« Au cours du siècle dernier, l’utilisation mondiale d’eau a augmenté deux
fois plus vite que le taux de croissance démographique. La pénurie d’eau
touche déjà tous les continents et plus de 40 pour cent de la population de
la planète. D’ici 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou
des régions victimes de pénuries d’eau absolues, et deux tiers de la
population mondiale pourraient être exposés à des conditions de stress
hydrique. » soulignait Jacques Diouf, le Directeur général de la FAO, le 22
mars 2007.
Source: www.un.org
Selon le site de l'ONU consacré à la pénurie d'eau, "on parle de stress
hydrique lorsque l'approvisionnement annuel en eau d'une région descend en
dessous de 1 700 m³ par personne. La population se trouve confrontée à une
pénurie d'eau lorsque l'approvisionnement annuel en eau tombe en dessous de
1 000 m³ par personne et à une « pénurie complète » en dessous de 500 m³."
Le changement climatique est l'un des facteurs susceptible d'aggraver les
pénuries d'eau. "Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC), la Terre devrait en effet connaître une
élévation des températures comprise entre 1,5 et 3 degrés au cours du siècle
prochain. Si la consommation d’eau de boisson et d’irrigation sera
certainement appelée à augmenter, des effets indirects, plus difficiles à
maîtriser, pourraient également se manifester : hausse des pertes par
évaporation (qui représente déjà 50% des pertes dans tous les pays chauds)
et moindre réalimentation des nappes phréatiques, apparition plus fréquente
d’événements météorologiques extrêmes comme les orages (pouvant entraîner
une surcharge des réseaux d’épuration), modification des zones climatiques
et des saisons susceptible d’avoir des incidences prononcées sur
l’approvisionnement en eau. Même dans les régions où le volume total des
précipitations annuelles ne changera guère, des problèmes risquent de se
poser si ces précipitations sont concentrées en hiver ou si elles délaissent
les zones agricoles." rappelle le site de l'observateur de l'OCDE.
Depuis, ces prévisions se sont encore aggravées ! En France, on annonce +5°C
l’été d’ici la fin du siècle et un débit des fleuves en berne de -20 à -30%
d’ici à 2050. Un degré de plus correspondant à 7% d’eau en plus évaporés
dans l’atmosphère… et la vapeur d’eau étant le principal gaz à effet de
serre, le cercle est bien vicieux !
« L’été dernier, nous avons eu jusqu’à 700 communes qui ont été concernées
par des problèmes d’eau potable. Si on ne prend pas de mesures en amont, on
prend le risque d’avoir un chiffre encore plus élevé l’été prochain et sur
des territoires plus vastes » a prévenu le ministre français de la
Transition écologique en mars 2023. Les arrêtés devraient ainsi pleuvoir
pour interdire l’arrosage de la pelouse, le nettoyage de la voiture ou le
remplissage de la piscine…
Les fuites d'eau sont un autre aspect du problème. En France, on estime
qu'au moins 20% de l'eau - soit des milliards de litres d'eau! - est
gaspillée entre les stations de traitement et les robinets du fait de la
vétusté de certains tuyaux et de défaut d'entretien. Chez les particuliers
aussi, les fuites sont régulières et il est bon de rappeler - avec les
plombiers - qu'une fuite d'eau goutte à goutte représente un gaspillage de
35 m3 par an (35 000 litres!) et une fuite de WC un gaspillage 220 m3 par
an. Mais c'est évidemment dans les pays en développement que les fuites sont
les plus cruelles, avec jusqu'à 70% de l'eau de distribution perdue dans des
mégapoles telles que Le Caire ou Mexico... et 43,3% de l'eau ainsi perdu en
Guadeloupe en 2020, Territoire français d'outre-mer !
Quoi qu'il en soit, le besoin croissant en eau incombe surtout à la
modification des habitudes alimentaires avec, à l'échelle mondiale, une
consommation de plus en plus importante de viande. Or la production d’un
kilo de viande de bœuf nécessite entre 5 000 et 25 000 litres d’eau contre
500 à 2 000 litres pour un kilo de blé. Un litre de lait requiert déjà 1 000
litres d'eau et un seul morceau de sucre blanc 10 litres! "Un régime
alimentaire occidental consomme environ 4 000 litres d'eau "virtuelle" par
jour, contre 1 000 litres d'eau pour un régime alimentaire chinois ou
indien" rappelle le site Vedura.
Globalement, l'agriculture productiviste - via l'irrigation - est le premier
consommateur d’eau douce de la planète avec 70% des prélèvements (et jusqu'à
95% dans certains pays en développement!) contre 20% pour l'industrie et 10
% pour le logement et les bureaux. Il n'en va toutefois pas de même en
France : sur les 30 à 40 milliards de mètres cubes d’eau douce prélevés
chaque année dans les nappes phréatiques et les cours d’eau 3,5 milliards
(11,6%) sont prélevés par les agriculteurs (11,6%), 6 pour l’eau potable
(20%) et 15 pour refroidir les centrales électriques (50%). L’impact des
agriculteurs doit donc être relativisé et analysé pays par pays.
Le dessèchement de la mer d’Aral a ainsi fait suite à la décision de l’Union
soviétique de développer la culture du coton par l’irrigation massive. Or la
production d'1 kg de coton consomme 5263 litres d'eau! Quelque soit la
culture, on estime en outre qu'un tiers seulement de l'eau d'arrosage
profite aux cultures (Yann Olivaux) et il n'est effectivement pas rare de
voir encore des systèmes d'arrosage enclenchés en plein soleil de midi, y
compris à Genève!
Le passage de l’irrigation gravitaire (via les canaux d’irrigation) à une
irrigation au goutte à goutte permettrait une réduction d’au moins 40% des
prélèvements. Mais comme le clame avec dogmatisme le magazine Sciences et
Avenir dans son (piètre) dossier sur l'eau de Juillet-Août 2023 «Seule
l'intégration des outils numériques permettra de maintenir les rendements
avec toujours moins d'eau.» On n'arrive de toute évidence pas plus à arrêter
l'eau que le progrès... En l'occurrence, des sondes placées dans le sol
informent l'agriculteur de la nécessité ou non d'arroser, permettant ainsi
de passer de « l'eau quand je veux » à « l'eau quand il faut ».
L’usage d’une eau dynamisée n’est curieusement jamais discuté (voire est
dans le dossier ridiculisé) alors que la qualité énergétique de l’eau fait
évidemment une grosse différence en terme de rendement à quantité d’eau
équivalente, en témoigne par exemple la pousse de graines germées… A cet
égard, le Biodynamizer et ses 21 principes de dynamisation en synergie est
de loin le plus puissant.
Côté agriculture productiviste sous égide de la FNSEA, la solution réside
plutôt dans les réservoirs dont les très critiqués méga-bassines (8 ha de
superficie en moyenne soit déjà une dizaine de terrains de football mais
jusqu’à 18 ha de terres ainsi recouvertes d'une bâche plastique) ou «
réserves de substitution » : on les remplit durant l’hiver via les nappes
phréatiques (628 000 m3 d'eau soit l'équivalent de 250 piscines olympique
pour celle des Deux-Sèvres) – en espérant qu’il y ait suffisamment d’eau
disponible et qu’elle ne s’évapore ensuite pas trop vite (les pertes liées à
l’évaporation sont estimées entre 20% et 60% !) – et on puise dedans durant
l’été en place des mêmes nappes phréatiques, permettant théoriquement de
réduire les prélèvement...
« Grâce aux retenues, les prélèvements ont été réduits de moitié dans la
nappe en été, et son niveau est aujourd’hui supérieur de un à deux mètres !
Cela s’est accompagné d’un vrai processus de gestion collective : les
irrigants ont appris à se discipliner, les surfaces de maïs ont reculé de
13% et les assolements se diversifient. On voit plus de légumineuses,
d’oléagineux… Il y a encore des progrès à faire, mais la mutation est
engagée […] En Sud Vendée, la nappe va mieux. » se félicite Yves Le Quelle,
représentant local de la Fédération Nature Environnement (FNE).
Mais est-ce vraiment une si bonne idée ? « C'est un contresens de créer des
réservoirs d'eau en surface. [...] C'est de l'eau qui aurait dû se retrouver
dans les sols ou dans les cours d'eau » déplore Christian Amblard, directeur
de recherche honoraire au CNRS (Franceinfo, 25/9/21). Non seulement cette
eau en moins affecte la biodiversité mais l'eau stagnante en surface, rendue
plus alcaline, développe les micro-algues et les bactéries...
De son côté le Giec fait dans son rapport le constat que « les réservoirs
peuvent être une solution efficace dans certains contextes (notamment dans
le sud de l'Europe où beaucoup sont déjà installés et permettent
d'irriguer), mais qu'ils coûtent cher, peuvent avoir des effets négatifs sur
les écosystèmes et ne seront pas efficaces partout, dans un contexte de
réchauffement climatique induisant une augmentation de l'évaporation et de
la transpiration.» Bref, mauvaise idée de créer par dogmatisme de nouveaux
réservoir sans réflexion ou concertation !
Ces ouvrages ne sont en outre destinés qu’à une très faible proportion
d’agriculteurs, ceux qui ont fait le choix de la culture en irrigation –
culture des céréales et notamment du maïs très gourmand en eau – soit 15%
des exploitations agricoles pour 6,8% seulement de la Surface Agricole Utile
(SAU). Une minorité s’accapare ainsi une ressource vitale susceptible de
faire défaut ailleurs plus tard…
« Les mégabassines symbolisent ainsi l'aberration écologique d'un modèle
agricole productiviste à outrance, qui privilégie les besoins insatiables de
la (sur)production plutôt que l'adaptation aux ressources naturelle » résume
un article du Canard enchaîné (Gare à la mégabassinistrose, Les dossiers du
Canard, Avril 2023). Le tout évidemment financé à majorité d'argent
public...
« Pour garder notre rang de premier producteur européen de maïs [on a les
records que l’on peut], dont on exporte 38% de la production, on s’entête
sur une culture inadaptée au changement climatique, alors que dans le même
temps on importe 28% de nos légumes et 71% de nos fruits » dénonce un
ingénieur agronome dans un article du Canard enchaîné. Résultat de ce
non-sens anachronique et écologique, de cette privatisation de l'eau ? 8 000
opposants écologistes affrontaient 3200 membres des forces de l’ordre le
week-end du 25-26 mars dans les Deux-Sèvres…
www.greenpeace.fr
Globalement, la solution passe donc moins par la recherche du profit ou le
maintien coûte que coûte de la production que par le respect de la nature et
un changement de paradigme.
« L’adaptation au manque d’eau est surtout faite en tentant d’augmenter
l’offre, c’est-à-dire avec du stockage de surface, la réutilisation [des
eaux usées] ou la dessalinisation [de l’eau de mer]. Cela permettrait de
répondre à des besoins à court terme, mais, pour bien se préparer à ces
sécheresses pluriannuelles, il ne faut pas mettre de côté le débat sur la
demande » met en garde Gonéri Le Cozannet, coauteur du dernier rapport du
Giec. « Nous allons devoir changer notre culture de l’eau et apprendre à
travailler les uns avec les autres car chaque secteur devra accepter de
faire avec moins » renchérit l’hydrologue Eric Servat, directeur du Centre
international Unesco sur l’eau de Montpellier.
Le développement de l'agriculture biologique à l'échelle mondiale
permettrait ainsi de nourrir l'ensemble de la population présente et à venir
(jusqu'à 11 milliards d'habitants en appliquant les dernières techniques)
avec un moindre déplacement des paysans vers les villes tout en gérant au
mieux les ressources en eau.
Surtout, limitons notre consommation de viande, en privilégiant la qualité.
En 2016, 24 % seulement des céréales cultivés en Europe étaient destinés à
l'alimentation humaine. Plus de 71% des terres agricoles de l’Union
européenne servent à alimenter le bétail !
Nous avons donc tous, via nos choix alimentaires, une responsabilité limpide
par rapport à l'eau car il y a suffisamment d’eau douce sur la planète pour
six ou huit milliards d’êtres humains. Limiter les gaspillages et les
pollutions mais aussi modifier notre manière de considérer l'eau -
comprendre notamment à quel point nous sommes privilégiés à l'échelle de la
planète et exprimer notre gratitude envers l'eau - permettront de préserver
cette ressource de base, la source de la vie.
Des initiatives telles que celle des "Porteurs d'eau" de l'association
France-libertés vise déjà à faire reconnaître l'eau comme étant un "bien
commun de l'humanité" et à assurer pour chaque être humain un minimum de 40
litres d'eau potable par jour. Rappelons qu'en France, la consommation
quotidienne d'eau est de 149 litres (252 en Suisse, 310 au Canada et 590 aux
Etats-Unis aux Etats-Unis!) dont 10 litres à chaque utilisation de nos
toilettes. La récupération de l'eau de pluie pour les usages "externes"
serait une solution de bon sens mais soyons francs: couper son robinet
lorsqu'on se lave les dents ou remplacer les bains par des douches ne
changera pas la donne financière et inégalitaire. Seul un changement de
paradigme via un message clair envoyé aux industriels permettra d'améliorer
durablement l'accès à l'eau dans les pays défavorisés.
C'est à cela que travaillent de nombreux acteurs dans les associations
altermondialistes et écologistes. Parmi ceux-ci, Riccardo Petrella et son
"Manifeste de l'eau, Pour un contrat mondial" qui repose sur 7 principes:
1. L'eau "source de vie" appartient aux habitants de la Terre en commun.
2. Le droit à l'eau est un droit inaliénable individuel et collectif.
3. L'eau doit contribuer à la solidarité de vie entre communautés, pays,
sociétés, sexes et générations.
4. L'eau est une affaire de citoyenneté et de démocratie.
5. Toute politique de l'eau implique un haut degré de démocratie au niveau
local, national, continental, mondial.
6. L'accès à l'eau passe nécessairement par le partenariat. Il est temps de
dépasser les logiques des "seigneurs de la guerre" et des conflits
économiques pour l'hégémonie et la conquête des marchés.
7. Nous pensons que la prise en charge financière de l'eau doit être à la
fois collective et individuelle selon les principes de responsabilité et
d'utilité.
Mais soyons réalistes: une telle "sagesse" politique a peu de chances de se
produire, les gouvernements étant largement influencés par les lobbies
industriels. C'est à nouveau du côté de nos achats que le message est
susceptible de passer. "Quand on pense qu'il suffirait que les gens
n'achètent plus pour que ça se vende pas !" disait Coluche.
Le site www.empreinteh2o.com nous rappelle une donnée trop souvent oubliée:
si un européen va utiliser 150 litres environ d'eau par jour pour son
alimentation (qui ne représente que 3 litres soit 2%), sa toilette, ses
toilettes, sa vaisselle et autre brossage de dents, cela ne représente
véritablement que 4% de ses besoins en eau. 96% de l'eau véritablement
consommée - 4000 litres d'eau par jour ! - le sera via la fabrication de
l'ensemble de ses biens de consommation: alimentation, transport, textile,
matériel technologique... A cet égard, la voiture électrique est une belle
petite imposture écologique : la production d'une tonne de lithium requiert
1 million de litres d'eau et une seule batterie pour la petite Zoé équivaut
à la consommation d'eau de 500 personnes durant 1 an.
C'est au niveau de cette "eau cachée" que se cachent les véritables
économies à réaliser! Ne pas acheter le dernier gadget, ne pas changer de
voiture, consommer moins de viande, passer progressivement au bio ou au
local, éviter les eaux en bouteille - il faut 7 litres d'eau pour produire
une bouteille en PET mais jusqu'à 50 litres jusqu'au consommateur final -
seront des gestes autrement moins symboliques que de prendre des douches en
place des bains. Apprenons à dire non au matraquage publicitaire et
privilégions ce qui est produit de la manière la plus naturelle et la plus
locale possible. Non seulement nous ferons des économies substantielles mais
- en limitant l'industriel - nous retrouverons le goût de la vitalité au
naturel, dans le respect de l'eau !
« La révolution majeure à opérer est celle des consciences, conclut Yann
Olivaux. L'homme doit (devrait) cesser de penser l'élément liquide comme une
ressource illimitée, préserver sa qualité et adapter sa consommation, faute
de quoi une grande partie de l'humanité mourra de soif ou de maladies
vectorisées par l'eau tandis qu'une fraction de privilégiés continuera à
gaspiller ce bien commun patrimonial de l'humanité. Nous sommes tous
concernés, collectivement et individuellement. Si nous avons un besoin vital
de ce précieux liquide, il a indubitablement besoin de notre attention! »
Mais au fait, y a-t-il vraiment pénurie d'eau sur la planète Terre ? Un
article de Marielsa Salsili dans le Magazine NEXUS de Sept-Oct 2002 nous
présente un "dossier interdit" : Eau-Mère, une ressource illimitée. L'eau
mère (Primary Water en anglais), la "mère" de toutes les eaux serait une
réserve d'eau en provenance de la roche, stockée entre 410 et 660 km de
profondeur (voir schéma ci-dessous) et représentant un volume estimé entre 3
et 10 fois celui des océans voire du système hydrologique dans son ensemble.
Pourquoi n'en avons-nous jamais entendu parler ? Parce que nous avons changé
d'époque : dans les années cinquante, en Californie, Stephan Riess
(1898-1985), ancien ingénieur des mines, fait parler de lui en trouvant des
sources dans des environnements réputés par les hydrologues à secs. On
l'appelle alors le "magicien de l'eau". "Magique, non. Subversif, oui ! Car
cette découverte n'arrange pas le conglomérat de l'eau, au sein duquel
industriels, bureaucrates et politiciens ont déjà décidé de grand projets :
barrages, détournements de rivières, canaux, conduites forcées, stockages
massifs" explique l'auteur de l'article. Le business de l'eau voit forcément
d'un très mauvais oeil (voire même des deux) une eau abondante et
d'excellente qualité. En dépit de multiples attaques en dessous du niveau de
la mer, Riess témoigne avoir foré 915 puits, notamment pour la ville d'Eilat
en Israël...
Pourquoi n'avons-nous pas commencé à creuser ? Eh bien parce qu'il ne s'agit
pas de creuser bêtement n'importe comment vers les profondeurs... d'autant
que nous n'avons pas les technologies pour aller bien au-delà des océans,
loin s'en faut ! L'eau-mère arrive en fait à nous via des failles
souterraines et ce sont elles qu'il convient de localiser. "And usually
springs are at the high point of the mountain range. Not in the canyons.”
("Généralement les sources se trouvent au sommet de la montagne et non dans
les canyons") a déclaré Stephan Riess dans son unique interview juste avant
sa mort. De fait, les oasis, geysers et autres sources au sommet des
montagnes attestent bien une présence d'eau dans les profondeurs.
L'eau ne proviendrait donc pas des comètes mais de roches cristallines ?
L'eau ne serait pas extraterrestre mais intraterrestre ? On comprend la
perplexité de la science officielle, qui n'aime jamais trop perdre les
illusions de son dogme... et les profits qui vont avec. "L'eau profonde est
désormais trop divulguée pour être complètement niée. Reste à la dénigrer.
Il est donc colporté qu'elle est trop ancienne pour être utilisable"
explique l'auteur. Dans les faits et la plupart des cas, il s'agit pourtant
d'une eau non polluée (l'absence de tritium est utilisée par le Primary
Water Institut pour distinguer les eaux atmosphériques polluée par les
essais nucléaires de l'eau-mère), faiblement minéralisée (moins de 100 ppm)
et fraîche de surcroît. Mauvaise nouvelle pour les embouteilleurs...
Schéma du Magazine Nexus N°142 © Primary Water Institute
Sources (d'inquiétudes):
Pénurie d'eau, ONU
Yann Olivaux, La nature de l'eau, Ed. Marco Pietteur, 2007
Patrick Love, Les craintes de pénurie d'eau, Programme de l'OCDE sur
l'avenir
L'eau dans le monde, Projet Luxurion
Consommation de l'eau, Vedura
Le vrai scandale de l’eau, Le Point 2641, 16 mars 2023
Valentin Ehkirch, Sécheresse : la crainte d’un nouvel été à sec, L’Express
3740, 9 mars 2023
https://www.greenpeace.fr/mega-bassines-pourquoi-opposer/
Histoire d’eau, Canard Enchaîné, 29 mars 2023, p.5
Gare à la mégabassinistrose, Les dossiers du Canard, p, 46, Avril 2023
Marielsa Salsilli, Eau Mère, une ressource illimitée, Nexus N°142, Sept-Oct
2022
www.lemieuxetre.ch / www.solutionsbio.ch / www.8fondamentaux.com
Consulting Ecologique / Benoît Saint Girons / Tél: +41 76 532 8838 /
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